Maladies systémiques et peaux noires : des présentations atypiques et méconnues
Les maladies auto-immunes systémiques présentent des formes plus sévères et précoces chez les patients d’ascendance africaine. Ces populations sont sous-représentées dans les études cliniques et dans l’iconographie médicale. Le lupus érythémateux systémique y est 2 à 3 fois plus fréquent que chez les Caucasiens, avec un début plus jeune, une atteinte rénale fréquente, une mortalité accrue et des particularités immunologiques. Très peu de données sont disponibles en ce qui concerne la dermatomyosite ; elle se distingue par des calcinoses plus fréquentes, un érythème héliotrope rare et des dyschromies caractéristiques, souvent responsables de retards diagnostiques. La sclérodermie systémique débute précocement, avec une prédominance des formes diffuses sévères, des signes cutanés pigmentaires spécifiques et une association aux anticorps anti-U3RNP, liés à des atteintes viscérales graves. La sarcoïdose est plus fréquente et sévère, marquée par des lésions cutanées spécifiques et des atteintes systémiques, notamment cardiaques et neurologiques, de mauvais pronostic. Ces données mettent en évidence l’importance de former les cliniciens aux présentations atypiques sur peau noire, de réduire les inégalités d’accès aux soins et de promouvoir des études dédiées.
