
Des micropustules aiguës de la face
Une patiente de 34 ans vous consulte pour la survenue brutale…

La sarcoïdose cutanée : diagnostic et prise en charge
La sarcoïdose est une granulomatose systémique d’étiologie inconnue qui touche principalement le poumon (90 % des patients). Environ 30 % des patients ont une atteinte cutanée. Les manifestations cutanées sont classiquement classées en “non spécifiques”, principalement l’érythème noueux, d’évolution aiguë et en “spécifiques”, granulomateuses, d’évolution le plus souvent chronique. Le traitement de la sarcoïdose cutanée n’est pas codifié et dépendra de l’atteinte viscérale et de la gêne esthétique et fonctionnelle du patient. Le traitement classique des lésions granulomateuses comporte en première intention la corticothérapie locale, l’hydroxychloroquine et la corticothérapie générale.

Hidradénite suppurée : que faire en cas d’échec à un traitement antibiotique de 1re ligne ?
L’hidradénite suppurée est une dermatose inflammatoire chronique complexe, dont la physiopathologie n’est pas encore totalement élucidée. Sa prise en charge repose en première ligne sur les antibiotiques, puis en cas d’échec ou d’intolérance sur les biothérapies et la chirurgie. Depuis la publication des recommandations françaises en 2021, l’arsenal thérapeutique et le remboursement des biothérapies ont évolué. La 2e version des recommandations européennes a été publiée en décembre 2024 : elle précise les critères d’éligibilité à une biothérapie en prenant en compte la sévérité objective de la maladie, son évolutivité et l’impact sur la qualité de vie des patients. Elle positionne les trois biothérapies ayant l’AMM (adalimumab, sécukinumab et bimékizumab) en 2e ligne en cas d’échec à une antibiothérapie d’une durée de 3 mois et différencie les formes inflammatoires (relevant d’un traitement principalement médical) et non inflammatoires (relevant d’un traitement principalement chirurgical).

Conduite à tenir devant une hyperéosinophilie avec manifestations cutanées
L’hyperéosinophilie se manifeste de manière variée et nécessite une analyse minutieuse pour distinguer les formes réactionnelles des autres étiologies. La peau est souvent le point d’entrée dans le diagnostic des syndromes hyperéosinophiliques, avec des lésions cutanées polymorphes qui orientent vers des causes sous-jacentes diverses. Il est essentiel de différencier la dermatose “avec éosinophilie”, qui est un simple signe d’inflammation, de la “dermatose éosinophilique” où l’éosinophilie est centrale. Un bilan complet est indispensable, incluant une évaluation de l’impact sur les organes (cœur, poumons, etc.), car le retentissement organique détermine souvent le pronostic et oriente la prise en charge thérapeutique.

Consensus d’experts européens pour le diagnostic et la prise en charge de la pustulose exanthématique aigue généralisée (PEAG)
La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) est un rash pustuleux qui survient de manière aiguë et qui est habituellement induit par un médicament. Malgré le manque de données robustes sur leur efficacité, les dermocorticoïdes sont largement utilisés dans la prise en charge des PEAG. L’objectif de cet article était d’établir des recommandations européennes de diagnostic et de prise en charge de la PEAG. Les experts étaient tous issus du groupe ToxiTEN de l’ERN-Skin (European Reference Network) et se sont basés sur la revue de la littérature et leur expérience. Un consensus était obtenu pour le diagnostic, la prise en charge en aiguë et la réalisation de tests allergologiques à distance de la phase aiguë.

Manuel de prescription des psychotropes en dermatologie
Les dermatologues sont régulièrement amenés à prescrire des psychotropes dans leur pratique clinique. En effet, ils sont souvent les seuls interlocuteurs des patients atteints de troubles psychodermatologiques primaires, parmi lesquels on retrouve : le délire d’infestation parasitaire, la trichotillomanie, les troubles factices, les troubles fonctionnels prurigineux ou encore le trouble de dysmorphie corporelle. La thérapie cognitivo-comportementale constitue un traitement de première intention dans la majorité des cas, mais la prescription de psychotropes, tels que les antidépresseurs, les antipsychotiques ou les anxiolytiques, peut parfois s’avérer nécessaire.

Pathologies cutanées de la personne âgée
La France, comme tous les autres pays industrialisés, connaît actuellement une augmentation importante et rapide du pourcentage de sa population âgée de plus de 75 ans. La prise en charge des patients âgés, en particulier de ceux présentant de multiples comorbidités, peut être complexe et l’équilibre entre excès et sous-médication difficile à atteindre. La richesse de sa spécialité va conduire le dermatologue à prendre en charge le patient âgé pour de multiples motifs. Cet article présente les spécificités diagnostiques et thérapeutiques des dermatoses fréquemment rencontrées chez le sujet âgé, tout en les intégrant au contexte gériatrique.

Prescrire une biothérapie en dermatologie : quelles sont les recommandations vaccinales ?
Les biothérapies ont transformé le traitement de nombreuses maladies dermatologiques au prix d’une augmentation modérée du risque infectieux. La vaccination est un moyen efficace et bien toléré pour contrer un nombre croissant d’agents infectieux. Si les vaccins vivants atténués restent contre-indiqués au cours de ces traitements, leur prescription est possible à condition de respecter des délais de sécurité avant (4 à 6 semaines) ou après (3 à 6 mois) la prescription de la biothérapie. Les vaccins inactivés doivent être, quant à eux, systématiquement proposés, sans délai, aux patients susceptibles de recevoir une biothérapie. Dans cette population, les recommandations concernent à la fois la mise à jour du calendrier vaccinal et l’administration systématique des vaccins saisonniers contre la grippe et le Covid-19 ainsi que les vaccins contre le pneumocoque et le zona.

Les troubles factices en dermatologie
Le trouble factice en dermatologie est un trouble psychiatrique rare caractérisé par des lésions cutanées auto-infligées. Il constitue un véritable défi clinique complexe pour les dermatologues confrontés à ces situations. Ce trouble est le reflet d’une grande souffrance psychologique pour le patient qui n’a pas trouvé moyen de l’extérioriser autrement. Le déni du caractère autoproduit des lésions met en difficulté le dermatologue qui doit, non seulement être capable d’identifier le trouble tout en acceptant, malgré lui parfois, d’être pendant longtemps le seul interlocuteur du patient dans ces prises en charge difficiles. En effet, le maintien de la relation soignant-soigné associé à une collaboration avec un psychiatre ou un psychologue, permettraient d’augmenter les chances de rémission chez ces patients ayant souvent des comorbités psychiatriques et psychologiques.

Les stomatodynies
Les stomatodynies sont des sensations pathologiques buccales qui ne sont pas en lien avec une pathologie muqueuse. Leur origine réside donc plutôt dans le système nerveux, avec des étiologies neurologiques pour certains patients et psychologiques pour d’autres. Les traitements sont peu codifiés mais reposent habituellement sur les antidépresseurs et les gabapentinoïdes. Les psychothérapies peuvent aussi être utiles.