
Actualités en infections sexuellement transmissibles
Les infections sexuellement transmissibles (IST) concernent plusieurs millions de personnes et doivent être recherchées chez les patients revenant de voyage. Parmi les IST les plus fréquentes, on note la syphilis, les infections à Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis, Trichomonas vaginalis ou encore l’HPV. Le bilan de dépistage doit être adapté au patient et à ses pratiques sexuelles notamment. Ces infections sont souvent asymptomatiques, mais avec des conséquences parfois importantes en l’absence de traitement.

Ulcère de Buruli, leishmanioses cutanées du Nouveau Monde et mycoses rares d’Amazonie
L’Amazonie est une région du monde qui se caractérise par son climat équatorial, chaud et humide. En plus des maladies ubiquitaires, on observe la présence de risques infectieux spécifiques, notamment dermatologiques ou associés à des manifestations cutanées. On retient en particulier les infections par les arboviroses, les infections par des mycobactéries atypiques comme la lèpre ou l’ulcère de Buruli, les infections parasitaires comme la leishmaniose du Nouveau Monde et les infections mycologiques rares comme la paracoccidioïdomycose, la lobomycose, la chromomycose et l’histoplasmose.

Actualités dermatologiques des arboviroses
Les arboviroses correspondent à un groupe d’infections virales transmises par des arthropodes dont les manifestations cliniques sont variées : patient asymptomatique, syndrome polyalgique fébrile, fièvre hémorragique ou encore méningoencéphalite. L’éruption cutanée et le prurit sont fréquents, bien que non spécifiques.
Les principales arboviroses sont la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Le changement climatique modifie l’étendue de ces pathologies sur des territoires où elles étaient jusqu’alors inhabituelles, comme en France métropolitaine.

Comment prendre en charge un lymphome B cutané ?
Il y a longtemps, les lymphomes B cutanés (LBC) étaient considérés invariablement secondaires, suite à une dissémination de lymphomes B ganglionnaires au niveau de la peau. Aujourd’hui, les LBC, dont le site primitif est la peau, sont bien reconnus. Ce sont des cancers rares de la peau, représentant 20 % de tous les lymphomes cutanés. Selon la dernière classification de l’OMS-EORTC de 2018, il existe principalement trois groupes dont deux sont indolents :
– lymphomes B centro-folliculaires (LBC CF) ;
– lymphomes B de la zone marginale (LBC ZM) ;
– lymphomes B diffus à grandes cellules, de type membre inférieur (LBC DGC-MI), un groupe d’évolution plus agressive.
Le diagnostic est clinico-histologique, et toujours complété par un bilan d’extension par imagerie et biologie standard. Il est important de les distinguer des lymphomes systémiques avec atteinte cutanée secondaire puisque le pronostic et le traitement sont différents. Le traitement est surtout local pour les LBC indolents (chirurgie et radiothérapie locale) et systémique pour les LBC agressifs (protocole R-CHOP).

Réactions cutanées au vaccin anti-Covid
Les vaccins anti-Covid ont été mondialement distribués et en France, en octobre 2022, plus de 53 millions de Français étaient entièrement vaccinés. Une attention spéciale a été portée sur leurs effets secondaires.
Des réactions cutanées diverses au site d’injection, nommées Covid-arm, ont ainsi rapidement été décrites. Des réactions cutanées surtout retardées connues avec les vaccins telles que l’urticaire, les exanthèmes maculopapuleux mais aussi des réactions non connues, comme des syndromes Sweet-like et des placards inflammatoires multiples, ont été rapportées. Des exacerbations des dermatoses chroniques ont été notées dans les suites de la vaccination. Les pseudo-engelures rapportées suite à l’infection par le virus Covid-19 ont peu été décrites avec le vaccin anti-Covid.
Alors que les mécanismes inducteurs de ces réactions cutanées post-vaccinales ne sont pas connus, la tolérance des doses de vaccin suivantes est bonne et la contre-indication au vaccin anti-Covid reste rare.

Dermatologie tropicale en France métropolitaine
La démarche diagnostique face à des manifestations cutanéomuqueuses survenant chez un malade vivant en France métropolitaine, de retour et/ou originaire d’un pays tropical est complexe, d’une part car elles peuvent révéler une infection exotique potentiellement épidémique comme en témoigne l’actualité de la “variole du singe”, d’autre part car les modes d’expression sont variés, et enfin car les étiologies sont nombreuses.
Il s’agit soit de pathologies contractées au cours d’un séjour touristique ou professionnel, soit de maladies que le migrant développait déjà dans son lieu d’origine mais dont la découverte s’est faite en France. Il s’agit alors souvent de malades à peau génétiquement pigmentée (peau dite noire), la plupart sont français venus des départements et territoires d’outre-mer. En France, les migrants ou leurs descendants sont issus principalement du continent africain.

Dossier : Pathologies d’importation – Éditorial
La dermatologie tropicale englobe les affections sévissant préférentiellement dans la zone intertropicale, qui sont le plus souvent d’origine infectieuse. En fait, les dermatoses “tropicales” sont globalement bien moins fréquentes que les dermatoses cosmopolites (eczéma, impétigo, gale, dermatophytoses, varicelle…), que le séjour dans des situations de chaleur, d’humidité ou de promiscuité rend d’autant plus prévalentes et sévères.

Intérêt de l’hypnose en dermatologie
L’hypnose est “un état de veille paradoxale”, où l’on constate une immobilité du corps qui reste indifférent aux stimuli extérieurs mais qui contraste avec une activité cérébrale intense où le sujet est plus accessible à la suggestibilité.
Cet outil s’est progressivement implanté dans les hôpitaux grâce aux travaux neurophysiologiques et anesthésiologiques.
En dermatologie, l’hypnose peut permettre de diminuer une douleur induite par nos actes, une douleur aiguë ou chronique mais aussi avoir une action sur le prurit, l’anxiété et le score d’activité de pathologies dermatologiques chroniques.
L’hypnose permet un changement de la relation médecin-patient car elle mobilise les ressources du patient.

SOPK et acné
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) possède une prévalence élevée dans la population générale (5 à 10 % des femmes en âge de procréer). Les impacts multiples de cette pathologie, incluant troubles du cycle et infertilité, hyperandrogénie et conséquences psychologiques, troubles métaboliques et risque cardiovasculaire, font de sa prise en charge un enjeu de santé publique.
L’hyperandrogénie, à la base de la physiologie de ce syndrome, fait partie des critères diagnostiques du SOPK. Parmi les signes cliniques témoignant de cette production excessive d’androgènes ovariens se trouve l’acné. Sa prise en charge, dont les modalités ont évolué de façon importante au cours des 10 dernières années, doit être multidisciplinaire, incluant un versant dermatologique, endocrinien mais également gynécologique, notamment en cas de besoin contraceptif.

Les alopécies cicatricielles – Quelles indications pour une microgreffe de cheveux ? Quels résultats en attendre ?
La microgreffe de cheveux est, dans la majorité des cas, réalisée dans l’indication de l’alopécie androgénétique (AAG). Dans le cadre des alopécies cicatricielles, l’indication est plus rare car la réussite de la bonne prise des greffons dépend de l’arrêt ou de la stabilité du processus inflammatoire péripilaire.
L’examen trichoscopique est devenu un outil diagnostique indispensable dans l’examen du cuir chevelu en vue d’une greffe de cheveux.
L’incidence du lichen plan pilaire est en forte augmentation. Cette alopécie peut simuler une AAG ou parfois lui être associée. La présence de signes de lichen plan pilaire lors d’une AAG en fait une contre-indication opératoire. Il a également été rapporté de nombreux cas d’aggravation de l’inflammation après une intervention de greffe de cheveux par phénomène de Koebner, menant à l’échec de la prise des greffons. La prudence ainsi qu’un bon examen clinique et trichophytique s’imposent avant tout acte chirurgical esthétique.
L’intervention de greffe de cheveux pourra cependant être réalisée devant une absence d’évolutivité de l’inflammation et de la destruction pilaire durant 1 à 2 ans.