Dossier : Pathologies d’importation – Éditorial

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La dermatologie tropicale englobe les affections sévissant préférentiellement dans la zone intertropicale, qui sont le plus souvent d’origine infectieuse. En fait, les dermatoses “tropicales” sont globalement bien moins fréquentes que les dermatoses cosmopolites (eczéma, impétigo, gale, dermatophytoses, varicelle…), que le séjour dans des situations de chaleur, d’humidité ou de promiscuité rend d’autant plus prévalentes et sévères.

L’intérêt de l’étude de ce cadre nosologique repose justement sur l’importance de faire la distinction entre une maladie commune et une infection potentiellement à risque épidémique. L’actualité de la “variole du singe” en témoigne. Nul se sait ce que l’avenir nous réserve après ces années de pandémie Covid-19 du fait, d’une part, des mutations naturelles des agents infectieux et, d’autre part, de modifications épidémiologiques liées à la fois à l’extension des habitats humains, aux chevauchements des biotopes, à l’adoption de nouvelles pratiques (“nouveaux animaux de compagnie”, voyages intercontinentaux rapides et multiples, création de résistances par l’utilisation abusive des antibiotiques en médecine humaine et animale…) et, enfin, à cause du réchauffement climatique dont la réalité s’impose désormais.

En conséquence, devant un malade de retour des tropiques a fortiori fébrile, il importe d’avoir toujours le réflexe de se protéger et de l’isoler (notamment des piqûres de moustiques). En effet, le voyageur occasionnel (mais aussi le migrant qui retourne en vacances dans son pays d’origine) peut développer des infections contagieuses soit vectorielles, soit interhumaines, dont la fréquence augmente proportionnellement à la prise de risque (alimentaire, sportive ou sexuelle).

Devant un symptôme aussi banal que le prurit, aussi polyfactoriel qu’un œdème locorégional, parfois aussi différé qu’une lymphangite nodulaire, il faudra savoir rechercher une maladie exotique. Des syndromes sont parfois plus évocateurs, telles les dermatoses rampantes ou les ulcérations génitales. Il importe chaque fois de bien connaître les diverses étiologies de ces cadres syndromiques, de hiérarchiser les explorations en fonction évidemment de l’épidémiologie locale. Les migrants peuvent importer des affections tropicales plus rares comme les mycoses exotiques ou les mycobactéries (lèpre, ulcère de Buruli), les bilharzioses ou les trypanosomiases humaines car la durée prolongée du séjour rend possible la transmission de la maladie dont l’incubation est le plus souvent longue.

Ce dossier de Réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie est structuré en cinq parties :

>>> La première est réalisée par le service de dermatologie de l’hôpital militaire Sainte-Anne dont l’expertise[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Hôpital d’Instruction des Armées Sainte-Anne, Toulon.