Auteur Dutau G.

Allergologue-pneumologue-pédiatre, TOULOUSE.

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En periode pré-estivale, des lésions cutanées, même si elles ne siègent pas au niveau des régions naturellement découvertes, peuvent évoquer des piqûres ou des morsures d’insectes. Chez les individus en âge de développer une leucémie lymphoïde chronique (LLC), de telles lésions doivent faire penser à une pseudo-réaction à piqûre d’insecte. Dans le cas présenté ci-dessous, les symptômes étaient en faveur d’une telle réaction. L’éruption, principalement dorsale, est survenue après plusieurs années d’évolution d’une LLC asymptomatique et indolente, n’ayant nécessité jusqu’alors aucun traitement. Cette pseudo-réaction à piqûre/morsure d’insecte a simplement nécessité un traitement local par des corticoïdes forts, à l’exclusion de toute corticothérapie par voie générale. Elle a disparu au bout de 6 mois. Le taux des lymphocites est resté au niveau des valeurs observées avant la survenue de l’éruption, sans anémie ni thrombopénie significatives.

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Pendant longtemps, on a pensé qu’il existait une allergénicité croisée entre les pollens de graminées et les allergènes végétaux non polliniques présents dans les tiges et les feuilles des végétaux.
La publication de cas cliniques très particuliers comme l’allergie au jus de pelouse a permis d’expliquer certaines situations cliniques insolites par des réactions adverses, allergiques ou non, vis-à-vis des végétaux. C’est le cas de diverses réactions cutanées allergiques ou toxiques, de l’anaphylaxie associée à la pratique de la luge d’été, de certaines anaphylaxies après passage ou course dans des hautes herbes, des phytodermatoses dont le prototype est la dermite des prés. Il faut cependant éliminer les diverses anaphylaxies d’effort, l’asthme induit par l’exercice physique et les angiœdèmes récidivants.
Les syndromes inhabituels d’anaphylaxie décrits dans cette revue sont proches les uns des autres et certainement multifactoriels, survenant tout autant chez des individus non atopiques qu’atopiques, L’effort physique, le stress, les émotions, la chaleur, l’abrasion des téguments favorisant le passage transcutané des allergènes sont des facteurs associés qui aggravent les symptômes. En dehors de la dermite des prés, certaines de ces situations sont mal connues.

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La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de la peau qui évolue sur un mode chronique, le plus souvent associée à d’autres phénotypes de l’atopie tels que l’asthme, la rhinite allergique et l’allergie alimentaire (AA). L’étude LEAP (Learning About Peanut Allergy) a montré une réduction significative du risque de développer une AA à l’arachide chez les nourrissons atteints d’eczéma sévère et/ou d’allergie à l’œuf ayant bénéficié de l’introduction précoce de protéines d’arachide entre les âges de 4 et 11 mois.
Cet article évalue les conséquences de l’étude LEAP, y compris sa faisabilité chez les enfants nourris au sein, les avantages de l’introduction précoce de divers aliments “allergisants” usuels entre 4 et 6 mois et les effets éventuels d’une restauration de la fonction barrière de la peau par l’application d’émollients, associés ou non à l’introduction précoce des aliments.

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En 2004, la Conférence de consensus sur la prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant a affecté aux émollients une bonne place dans le traitement des poussées de la dermatite atopique (DA), derrière les corticoïdes et les inhibiteurs de la calcineurine.
De nouvelles études portant sur un nombre important de nourrissons montrent cependant que l’application précoce et prolongée des émollients actuellement disponibles ne prévient pas la survenue d’une DA. De même, l’application précoce et prolongée des émollients ne semble pas capable de diminuer la fréquence des allergies alimentaires qui, dans l’histoire naturelle de l’atopie, font très souvent suite à la DA. Ces revues sont l’occasion de préciser les mécanismes qui expliquent la perte de la fonction barrière de la peau.
Toutefois, d’autres études sont encore nécessaires pour analyser plus finement les mécanismes de la fonction barrière de la peau et aboutir ainsi à la conception d’émollients plus efficaces pour lutter contre la DA.

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Le syndrome d’allergie induite par le baiser (SAIB) est une forme méconnue d’allergie par procuration. Il touche au moins 1 % de la population. Sa fréquence est peut-être sous-estimée, car il est ignoré ou non systématiquement recherché. Les symptômes vont du syndrome d’allergie orale, léger ou aggravé, à l’anaphylaxie pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Le diagnostic repose sur l’interrogatoire précisant les détails de la vie intime. Les symptômes, d’apparition rapide, sont le plus souvent traités par les antihistaminiques H1, seuls ou associés aux corticoïdes per os, les bêta-2 stimulants d’action rapide (asthme) et l’adrénaline (anaphylaxie).
La prévention repose sur l’information des patients et des familles.

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Le SAO a été décrit à partir de la fin des années 1980. Les patients atteints de SAO sont classiquement des allergiques aux aliments d’origine végétale qui présentent des symptômes d’AA en consommant d’autres fruits ou légumes appartenant à une même famille botanique ou à des familles botaniques différentes. Bien que surtout diagnostiqué chez les patients allergiques aux pollens avec les allergènes alimentaires végétaux, le SAO peut aussi exister avec les allergènes alimentaires d’origine animale.
Au moins 40 % des patients atteints d’allergies polliniques seraient atteints de SAO.
Le SAO peut survenir au cours d’un SAIB, syndrome d’allergie par procuration qui a été décrit avec la pomme, le kiwi, l’arachide, etc. Le diagnostic est avant tout basé sur l’interrogatoire et la clinique.
Le DAM permet de différencier sensibilisation et allergie, d’estimer la sévérité de l’allergie et d’évaluer les risques de persistance du SAO. L’éviction permet le plus souvent d’éviter les symptômes mais, dans certains cas, une ITA peut être envisagée.

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Les chenilles processionnaires du pin font partie des 150 espèces de Lépidoptères capables d’entraîner des lésions cutanées et muqueuses. Elles possèdent des poils urticants qui, en pénétrant dans la peau, provoquent un prurit intense, des lésions cutanées papulo-érythémateuses, strophulus-like, des excoriations (entre autres) et d’autres symptômes (conjonctivite, toux, bronchospasme et même anaphylaxie).
Le diagnostic est basé sur la notion de contact avec les poils des chenilles (forêt de pins infestée), l’interrogatoire, l’examen clinique, le scotch test et la dermoscopie. Les symptômes sont d’apparition plus rapide dans les formes IgE-dépendantes que dans les formes non IgE-dépendantes.
Naguère cantonnées au sud de l’Europe, les chenilles processionnaires du pin ont progressé vers le nord, atteignant désormais presque toute la France et l’Allemagne.

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Le syndrome du nerf auriculotemporal, ou syndrome de Lucie Frey, encore appelé syndrome des flushs gustatifs, est un diagnostic différentiel classique de l’allergie alimentaire. Méconnu, ce syndrome est pourtant d’un diagnostic facile par l’interrogatoire et/ou l’inspection. Il apparaît chez le nourrisson vers 4 à 6 mois, au début de la diversification alimentaire, au moment de l’introduction des aliments solides. Il se caractérise par une hypersudation d’une partie du visage (région temporale et préauriculaire), survenant à la prise des repas, dès les premières bouchées, pour disparaître rapidement après la fin de celui-ci.
Aucun examen n’est nécessaire. L’évolution est favorable : diminution ou disparition complète des symptômes au bout de 1 à 2 ans. Dans 60 % des cas, on trouve des antécédents de traumatisme obstétrical (application de forceps, ventouses, spatules).
Ce syndrome est dû à l’atteinte du nerf auriculotemporal, branche sensitive du nerf trijumeau. C’est une neuropathie dégénérative due à la réinnervation aberrante du territoire du nerf auriculotemporal lésé. La formation préférentielle de fibres sympathiques explique une stimulation des glandes sudoripares et des vaisseaux sous-cutanés à la suite de l’ingestion d’aliments ou de boissons.

Congrès
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Nous avons sélectionné une dizaine de communications orales et affichées susceptibles d’intéresser les dermatologues et les internistes : le portrait robot de chacune des 7 toxidermies et leurs critères de gravité pour décider une hospitalisation ; les tests diagnostiques adaptés à chaque toxidermie ; la place des émollients pour la prévention primaire et secondaire de la dermatite atopique ; que faut-il entendre par Wet wrapping (littéralement “emballage humide”) ? ; la multiplicité des dermatoses chez les travailleurs de la forêt ; une mise au point sur les phytophotodermatoses (dermite des prés) ; le traitement actuel de l’urticaire chronique ; l’intérêt du méthotrexate par rapport à celui de la ciclosporine au cours du traitement des dermatites modérées à sévères non contrôlées par le traitement de première intention ; l’urticaire vibratoire, une urticaire physique rare mais aux modes de déclenchement curieux ; les accidents allergiques aux appâts de pêcheur ; les accidents allergiques à la chlorhexidine et aux produits qui en contiennent.