La rosacée cutanée mais aussi la dermite séborrhéique s’accompagnent très fréquemment d’une atteinte palpébrale et oculaire. Ces deux maladies représentent, sur le plan ophtalmologique, une grande partie des irritations oculaires chroniques. Si les tableaux cutanés sont différents, l’atteinte oculaire est très similaire, se résumant le plus souvent à une blépharite et à un inconfort oculaire.
En cas de rosacée, l’atteinte oculaire peut être isolée ou précéder l’atteinte cutanée dans 20 % des cas, ce qui rend plus difficile le diagnostic. Ainsi, des télangiectasies modérées du visage avec flushes sont des critères suffisants pour que l’ophtalmologiste pose le diagnostic de rosacée en présence d’une blépharite.
Physiopathogénie
Le dysfonctionnement meibomien semble être l’altération primitive dans la rosacée. Le meibum est une sécrétion sébacée issue des glandes de Meibomius palpébrales qui s’abouchent au bord libre des 4 paupières. On compte entre 20 et 30 glandes par paupière. Le meibum est un composant des larmes, dont il forme la couche lipidique. Il a pour rôle essentiel de limiter l’évaporation lacrymale. Au cours de la rosacée, le meibum est trop visqueux et stagne dans les glandes, entraînant plusieurs conséquences :
- une sécheresse oculaire qualitative par hyperévaporation des larmes ;
- un enkystement des glandes de Meibomius, avec parfois inflammation aiguë sous forme de chalazion ;
- une dénaturation physico-chimique du meibum par prolifération bactérienne, source d’inflammation du bord libre et de la conjonctive ;
- la prolifération éventuelle de bactéries qui entraîne des réactions infectieuses (orgelet), toxiniques (hyperhémie) ou immunologiques (conjonctivite phlycténulaire, kératite inflammatoire catarrhale, sclérite) au niveau de la conjonctive et de la cornée ;
- la prolifération de Demodex follicularum, dont la pathogénicité oculaire est controversée.
L’atteinte clinique
1. Symptômes et antécédents
Ce sont avant tout ceux de la sécheresse oculaire : sensations oculaires de sécheresse, de corps étranger, de brûlure, de picotements avec, parfois, larmoiement paradoxal au vent ou au froid.[...]
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