Peut-on effacer des cicatrices de scarification ?

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Les scarifications auto-infligées sont un motif fréquent de consultation pour le praticien s’intéressant au domaine des cicatrices.

Stigmatisant une période difficile dans l’histoire du patient, la demande émane souvent directement des adolescents concernés ; les multiples entailles, souvent provoquées par des lames très coupantes, entraînent des plaies qui exposent le tissu sous-cutané de la face antérieure des avant-bras et parfois des membres inférieurs, ou encore du thorax ou de l’abdomen.

Ces plaies sont transfixiantes et ne laissent pas de cohésion profonde sous la forme d’un plancher dermique respecté ; les berges des plaies s’en trouvent spontanément écartées.

Les sutures se font le plus souvent dans le cadre des urgences, et la multiplicité des plaies entraîne dans ce contexte l’utilisation de points séparés en un plan unique superficiel. La proximité des plaies, parallèles les unes aux autres, conduit à un élargissement suturaire secondaire après l’ablation des fils. Sous la conjonction des mouvements des coudes et poignets et de la contraction des muscles de l’avant-bras, les jeunes cicatrices sont soumises à des forces perpendiculaires qui vont entraîner rapidement un élargissement de la ligne d’affrontement des berges.

Hormis l’induction possible à ce stade d’un processus hypertrophique, l’évolution naturelle de ces cicatrices va se faire en quelques mois vers la stabilisation. Elles vont alors apparaître cliniquement élargies et d’une blancheur à reflets micacés.

Histologiquement, l’examen d’une cicatrice élargie de scarification montre une jonction dermo-épidermique aplatie. Les fibres de collagène dermiques sont réticulées, à type 1 prédominant tandis que les fibres de type 3 voient leur quantité diminuée. Ce tissu fibreux s’avère hypo ou avasculaire, et les faisceaux de fibres de collagène parallèles à la surface s’orientent perpendiculairement à l’axe de la cicatrice. Parfois le tissu cicatriciel apparaît aminci par l’élargissement secondaire tel un chewing-gum étiré entre les doigts.

Il existe une cohérence histoclinique, raison pour laquelle la cicatrice apparaît alors :

  • élargie par les efforts tensionnels durant la phase de remodelage, réorientant les trames collagéniques selon les contraintes mécaniques ;
  • brillante : l’épiderme aplati ne présente plus de microreliefs, de papilles festonnées, ou d’orifices annexiels. La réflexion lumineuse en devient cohérente, induisant la brillance ;
  • blanche du fait de la forte densité collagénique unidirectionnelle et du caractère hypovasculaire du derme ainsi que de la diminution de la densité mélanocytaire liée à l’élargissement cicatriciel ;
  • chalazodermique parfois du fait de l’amincissement dermique.

Pour faire disparaître ou simplement estomper les cicatrices[...]

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À propos des auteurs

Cabinet de Dermatologie, PARIS.

Cabinet de Dermatologie, Saint-Paul-de-Vence.

Centre médical Saint-Jean, ARRAS.