
Editorial
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La cryolipolyse : une révolution prudente ?
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Les plantes qui agressent notre peau
De très nombreuses plantes peuvent agresser notre peau. Les lésions cutanées qu’elles provoquent sont regroupées sous le terme de phytodermatoses de contact irritatives pour les opposer aux phytodermatoses allergiques qui se produisent uniquement chez quelques individus.
Les mécanismes de cette irritation varient selon les plantes. Il peut s’agir d’une irritation mécanique comme avec les plantes à épines, tel le rosier, ou hérissées de poils plus fins, tels les glochides pour les cactus ou les trichomes pour l’orge, par exemple.
Certaines plantes contiennent des chimiques irritants comme l’oxalate de calcium (Dieffenbachia), le latex (Euphorbes), la capsaïcine (piments), les thiocyanates (moutarde)… D’autres, comme certaines plantes de la famille des Urticacées, sont capables de déclencher une réaction inflammatoire à type d’urticaire “mécanique”.
Enfin, plusieurs familles de plantes (Apiacées, Moracées, Fabacées et Rutacées) sont connues pour contenir des furocoumarines qui, sous l’action des UVA, déclenchent une réaction phototoxique. Les lésions cutanées varient suivant le mécanisme en cause mais ne sont pas spécifiques.

Hiérarchisation des traitements du psoriasis sévère en 2017
Le traitement du psoriasis sévère a clairement évolué en 2016 avec la commercialisation du premier anti-IL17, le sécukinumab. Des blanchiments presque complets (PASI 90 et 100) peuvent enfin s’observer. Toutefois, cette commercialisation suivie maintenant par une 2e molécule (ixékizumab) ne doit pas faire oublier certaines règles fondamentales : les topiques demeurent efficaces dans des formes peu étendues, les molécules orales sont souvent suffisantes, notamment le méthotrexate qui doit rester un traitement de 1re ligne si possible.
Évolution thérapeutique certes importante pour les traitements biologiques, mais la hiérarchie des traitements ne doit pas pour autant être bouleversée pour le moment.

Actualités sur les stomatodynies
Les stomatodynies sont des sensations pathologiques buccales non liées à une pathologie muqueuse. Leur origine réside donc plutôt dans le système nerveux, avec des étiologies plutôt neurologiques pour certains patients et plutôt psychologiques pour d’autres.
Les traitements sont peu codifiés mais reposent habituellement sur les antidépresseurs et les GABA-ergiques. Les psychothérapies peuvent aussi être utiles.

Lésions buccales : savoir évoquer une cause médicamenteuse
De nombreux médicaments peuvent être à l’origine d’une symptomatologie buccale. Le spectre de ces manifestations orales est large et inclut notamment les accroissements gingivaux, les hyperpigmentations, les réactions lichénoïdes, les ulcérations ou une xérostomie. Il est souvent très difficile d’affirmer une imputabilité médicamenteuse dans ce contexte mais un certain nombre de critères doit être systématiquement évalué : la chronologie d’apparition du symptôme, sa régression lente à l’arrêt du traitement et sa réapparition à la réintroduction du médicament potentiellement inducteur.
Devant tout symptôme endobuccal, le clinicien doit, de principe, envisager une cause médicamenteuse. Cela doit cependant rester un diagnostic d’élimination et toutes les autres causes potentielles doivent être évoquées (notamment néoplasiques). Les lésions buccales d’origine médicamenteuse restent probablement encore sous-estimées.

Actualités dans le lichen plan oral
Le lichen plan oral est une maladie inflammatoire chronique assez fréquente de l’adulte qui peut exister sans atteinte cutanée associée. L’étiologie demeure inconnue. Dans la physiopathologie, les lymphocytes T cytotoxiques semblent avoir un rôle central mais l’antigène cible n’est pas encore identifié. Parmi les facteurs infectieux associés au lichen plan oral, l’hépatite C reste surtout discutée dans les pays à forte prévalence de l’hépatite C. Une étude récente évoque un lien possible avec le HPV.
Le lichen plan oral peut évoluer sur des années, voire des dizaines d’années, ce qu’il faut bien expliquer au patient. Il peut altérer sévèrement la qualité de vie.
Le traitement de première intention est la corticothérapie locale, générale en cas de forte poussée.

Maladies bulleuses de la cavité buccale
La cavité buccale est la muqueuse la plus fréquemment atteinte au cours des maladies bulleuses. Son atteinte est souvent inaugurale, pouvant donc précéder non seulement l’atteinte des autres muqueuses mais aussi celle de la peau en cas de maladie bulleuse cutanéomuqueuse. L’atteinte de la cavité buccale peut parfois être isolée.
Les maladies bulleuses sont le plus souvent acquises, qu’elles soient auto-immunes (pemphigus vulgaire ou pemphigoïde des muqueuses), inflammatoires (érythème polymorphe) ou médicamenteuses (toxidermies, le plus souvent nécrolyse épidermique toxique) et plus rarement génétiques.
L’analyse des lésions buccales, l’interrogatoire, l’examen de l’ensemble du tégument permettent d’orienter le diagnostic, le plus souvent confirmé par des biopsies (histologie standard + immunofluorescence directe). Dans l’attente des résultats ou de la mise en route si nécessaire d’un traitement général, des soins locaux bien conduits apportent une amélioration des lésions et une diminution de la douleur, permettant une meilleure hygiène bucco-dentaire et l’alimentation.

Aphtes et aphtoses
Les aphtes sont des ulcérations muqueuses, douloureuses, généralement observées dans la bouche, plus rarement dans la région génitale. Elles apparaissent soit isolées et ponctuelles, soit multiples et récidivantes définissant, dans ce dernier cas, l’aphtose.
Le diagnostic est basé sur l’anamnèse et l’examen clinique. Il faut différencier l’aphte des autres ulcérations buccales : infectieuses, médicamenteuses, tumorales (dont le carcinome épidermoïde), auto-immunitaires, traumatiques. De plus, en bouche, une bulle (ou des vésicules) donne rapidement une ulcération (ou des érosions). L’aphtose peut être secondaire à des affections gastro-intestinales (maladie cœliaque, recto-colite ulcéro-hémorragique et maladie de Crohn), des déficiences nutritionnelles (fer, folates, vitamines, zinc…), des médicaments, des désordres immunitaires (infection par le virus de l’immunodéficience acquise, neutropénies). La maladie de Behçet est responsable d’une aphtose souvent bipolaire.
Le traitement des aphtes est symptomatique. Les traitements locaux (anesthésiques, corticoïdes locaux et sucralfate) sont utilisés en première intention. En cas d’aphtose, un traitement systémique (colchicine ou vitamine B12) est associé aux traitements locaux. Le thalidomide, de grande efficacité, est réservé à l’aphtose sévère en raison de ses effets secondaires.

Editorial : Examinons la bouche !
Comment examiner la bouche ? “Ouvrez la bouche et faites ahhhhh”……