
Dermatite atopique et œil
L’arrivée de nouvelles thérapies dans la prise en charge de la dermatite atopique a entraîné une prise de conscience de la maladie dermatologique sur la surface oculaire chez de nombreux dermatologues.
Cette affection est effectivement responsable d’atteinte oculaire sévère avant même l’implication des thérapeutiques nécessaires à sa prise en charge. Cette situation de lien entre peau et œil se retrouve dans de nombreuses maladies dermatologiques. Dans le cas de la dermatite atopique, maladie et traitement vont être sources d’atteintes oculaires variées que nous allons aborder.

La maladie de Behçet
La maladie de Behçet (MB) est une vascularite systémique des sujets jeunes touchant les artères et des veines de calibre variable. Les ulcérations muqueuses sont les principales manifestations de la MB et les atteintes cutanées sont très fréquentes. De nombreuses autres manifestations oculaires, neurologiques, vasculaires, articulaires et digestives peuvent survenir. La fréquence de l’antigène HLA-B51 varie de 40 à 60 % chez les sujets atteints, fréquence 2 à 3 fois supérieure à celle observée chez les individus témoins.
La MB peut être associée à une mortalité accrue en cas d’atteinte artérielle et une morbidité importante liée aux séquelles potentielles des atteintes oculaires et/ou neurologiques. Le traitement de première intention des formes cutanéo-articulaires repose sur la colchicine. L’aprémilast est une alternative intéressante dans les ulcérations buccales réfractaires et a une autorisation de mise sur le marché dans cette indication.

Fiche de dermoscopie n° 19
Il s’agit d’un homme de 28 ans, de phototype IIIb avec une aptitude moyenne au bronzage. Il n’a jamais vécu outre-mer, n’a jamais fait d’UV artificiels, son activité professionnelle est à 100 % intérieure et ses loisirs ensoleillés sont modérés. Il n’a pas d’antécédent personnel cancérologique mais on retrouve un antécédent de mélanome cutané chez un oncle maternel.

Les lésions précancéreuses et cancéreuses de la sphère génitale de l’homme
Le rôle du dermatologue dans la prévention et le diagnostic du carcinome épidermoïde (CE) du pénis est capital. Il intervient dans la prise en charge de dermatoses reconnues comme facteurs de risque de CE du pénis telles que le lichen scléreux, dans le diagnostic et le traitement des lésions précancéreuses du pénis (néoplasie intra-épithéliale [NIE] HPV-induite [maladie de Bowen et papulose bowénoïde], NIE différenciée et hyperplasie épithéliale verruqueuse) et, enfin, dans le diagnostic du CE invasif du pénis dont le traitement sera essentiellement assuré par l’urologue.

Évaluation du programme d’éducation thérapeutique de l’hôpital Saint-Joseph chez les patients atteints de psoriasis
Le psoriasis est une maladie chronique pouvant impacter négativement la qualité de vie des patients. La prévalence des comorbidités et la complexification récente de la stratégie thérapeutique impliquent une participation active du patient dans sa prise en charge, ainsi qu’un suivi multidisciplinaire. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) peut apporter une réponse à ces nécessités.
L’hôpital Saint-Joseph de Marseille propose un programme d’ETP pour les patients atteints de psoriasis modéré à sévère. Nous avons mené une enquête afin d’évaluer ce programme. Celle-ci nous a encouragé à le poursuivre et nous a permis de proposer des pistes dans son amélioration, par exemple à travers la création d’un format digital offrant une meilleure accessibilité et répondant aux contraintes actuelles liées à la pandémie COVID-19.

Verneuil et antibiothérapie : y a-t-il du nouveau ?
La maladie de Verneuil ou hidradénite suppurée (HS) n’est pas une maladie à proprement parler infectieuse mais la prolifération bactérienne joue un rôle certain dans l’entretien des lésions inflammatoires et la prescription d’un traitement antibiotique est souvent proposée en première intention.
Aucune étude concernant l’évaluation de l’efficacité des traitements antibiotiques au cours de l’HS n’est de fort niveau de preuve. Les antibiotiques systémiques restent largement utilisés dans l’HS en cas de poussée aiguë, de prophylaxie secondaire ou en périopératoire.
Le traitement antibiotique en prophylaxie secondaire est fonction de la sévérité de la maladie selon le stade de Hurley et du nombre de poussées annuelles.
Le traitement des formes sévères d’HS (Hurley III) repose d’emblée sur une stratégie multidisciplinaire médico-chirurgicale, les traitements antibiotiques n’ayant qu’un effet suspensif.

Vaccins anti-SARS-CoV-2 et immunosuppresseurs dans les dermatoses inflammatoires chroniques
Les thérapeutiques immunosuppressives utilisées en dermatologie peuvent diminuer l’efficacité vaccinale. Des données concernant la vaccination anti-SARS-CoV-2 chez les patients sous immunosuppresseurs commencent à émerger et des recommandations de bonne utilisation à s’établir. Cet article a pour objectif de dresser l’état des lieux à ce sujet.

Lymphomes cutanés B : actualités
Les lymphomes cutanés B, représentant 25 % des lymphomes cutanés, sont de présentation clinique variable et constituent un groupe de lymphomes constitué d’entités distinctes. D’une part, des lymphomes de comportement indolent (lymphomes cutanés B des centres folliculaires et de la zone marginale), d’autre part, le lymphome diffus à grandes cellules de type jambe, agressif, d’évolution plus rapide. Un bilan d’extension complet est toujours nécessaire. Leur prise en charge est adaptée au diagnostic, à leur pronostic attendu et à leur stade clinique.

Nouveaux traitements des lymphomes T cutanés
L’objectif de la prise en charge des lymphomes T cutanés au stade avancé est actuellement d’obtenir une rémission complète pour permettre une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques chez les patients jeunes sans comorbidités et d’obtenir un contrôle à long terme de la maladie, une amélioration des symptômes et de la qualité de vie chez les patients non éligibles à une allogreffe.
Le stade avancé de la maladie est accompagné de rechutes multiples, requérant de multiples lignes de traitements successifs, comprenant souvent des chimiothérapies cytotoxiques, avec pour conséquences une immunodépression et la survenue de complications notamment infectieuses.
De nouveaux traitements ont été développés dans les lymphomes T cutanés, ciblant les cellules tumorales (anticorps monoclonaux déplétants) et/ou visant à stimuler la réponse immune (inhibiteurs du point de contrôle immunitaire).
Cette revue synthétise les nouveaux traitements actuellement utilisés ou en développement dans les lymphomes T cutanés de stade avancé.

Comprendre l’intérêt de la cytométrie en flux pour les dermatologues
Le diagnostic du syndrome de Sézary est souvent complexe, source d’errances diagnostique et thérapeutique. L’utilisation de la cytométrie en flux s’est considérablement développée afin de déterminer les stades sanguins B0 à B2 des patients. C’est une méthode fiable et rapide, principalement basée sur la quantification de lymphocytes sanguins présentant un défaut d’expression de CD7 et/ou CD26. Néanmoins, les lymphocytes CD4+ CD7- ou CD26- peuvent être présents dans d’autres dermatoses et dans le syndrome de Sézary, une proportion non négligeable de ces cellules comprend des lymphocytes T bénins.
KIR3DL2/CD158k représente le premier marqueur “générique” positif des cellules tumorales permettant la détection et le suivi des cellules de Sézary. Son utilisation est particulièrement intéressante en l’absence d’hyperlymphocytose TCD4+, voire de lymphopénie.