Attention à ne pas être M. Jourdain et prescrire hors AMM sans le savoir !

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Cas clinique

Une patiente antillaise était suivie par un dermatologue depuis des années pour de l’acné et une alopécie du cuir chevelu.

Concernant l’acné de la patiente, le dermatologue, après échec des traitements habituels, a prescrit du Curacné. Ce médicament était prescrit à plusieurs reprises avec un suivi chaotique.

L’alopécie était initialement diffuse, située plutôt en lisière de cuir chevelu, traitée par le dermatologue avec du Minoxidil 2 %, du fer et des vitamines B. Une poussée inflammatoire est ensuite survenue au niveau du cuir chevelu et a été traitée avec succès avec Clarelux et amoxicilline per os (pas de diagnostic établi pour cette poussée par le dermatologue à l’époque).

Au fil des années, le dermatologue notait un cuir chevelu clairsemé et prescrivait à nouveau un dermocorticoïde puissant en local.

Enfin, le dermatologue notait dans son observation des plaques dégarnies aux tempes persistantes malgré le traitement local (Minoxidil puis Neoptide lotion, puis Clarelux crème).

La patiente était très demandeuse d’un traitement plus efficace car très gênée, le dermatologue lui a proposé du Kenacort injectable dans l’hypothèse d’une pelade. 48 heures après la décision du Kenacort, la patiente est revenue et l’injection intralésionnelle de Kenacort 40 mg au niveau des deux plaques temporales a été effectuée. À la suite de l’injection la patiente n’a plus revu le dermatologue.

La patiente s’est plainte de douleurs insomniantes survenues dans la nuit post-injection. Elle a signalé une chute secondaire des cheveux dans les zones injectées environ 1 mois après l’injection mais une repousse secondaire avec normalisation est survenue 6 mois après l’unique injection de Kenacort.

Griefs et doléances de la patiente

1. Griefs

La patiente avait beaucoup de griefs à l’égard du dermatologue. En plus d’une action judiciaire, elle a déposé une plainte ordinale à l’encontre du dermatologue. Elle lui reprochait son manque d’empathie, sa non-disponibilité et surtout un défaut d’information de l’utilisation hors AMM du Kenacort. Le dermatologue ignorait en fait que le Kenacort n’avait pas l’AMM pour les pelades rebelles car en pratique courante il est utilisé[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Institut Arthur Vernes, PARIS.