Perte de chance très difficile à évaluer

0

Cas clinique

Une jeune patiente née en 1989 était suivie par le dermatologue de la famille, adolescente pour de l’acné (traitée par Roaccutane©) puis pour ses nævi. Sur les recommandations de son dermatologue elle consultait en 2005 un chirurgien plasticien pour exérèse d’un nævus pigmentaire du 4e orteil du pied gauche à titre préventif. Au final, la lésion de l’orteil était retirée par celui-ci avec deux autres nævi : un jugal droit et un cervical droit en 2009, en ambulatoire. Concernant ces trois lésions pigmentaires, celles-ci étaient apparues dans l’enfance. Nous ne disposons pas de photos ni d’autres renseignements.

La patiente a revu le chirurgien et le dermatologue avec les trois résultats histologiques identiques : nævus nævo-cellulaire composé à prédominance dermique, exérèse complète.

En avril  2018, la patiente faisait un malaise lors d’un footing avec sensation d’engourdissement du bras droit. Aux urgences, le diagnostic d’hypoglycémie au cours d’un effort était posé.

En juin 2018, son médecin traitant lui prescrivait un scanner cérébral, une radio du rachis cervical et une échographie du creux axillaire gauche car la patiente avait palpé un nodule en regard du creux axillaire en sous-cutané. Les examens n’étaient pas réalisés mais début juillet elle perdait connaissance. Cette perte de connaissance était précédée de prodromes avec clonies du membre supérieur droit.

Le scanner cérébral réalisé en urgence mettait en évidence des lésions encéphaliques. Des lésions secondaires pulmonaires étaient également présentes. Une exérèse en neurochirurgie révélait une métastase cérébrale compressive de mélanome. Le nodule axillaire était une métastase cutanée et non ganglionnaire. La relecture des lames de 2009 retrouvait un mélanome jugal droit de 1,05 mm niveau Clark IV et pas d’index mitotique à l’époque.

Discussion médico-légale

Les experts anatomo-pathologistes ont insisté sur la difficulté du diagnostic (comme souvent en clinique en présence d’une lésion achromique ou atypique). Toutefois, l’anatomopathologiste aurait dû demander un second avis et une erreur de diagnostic est admise. Une fois cette faute d’erreur diagnostique établie, toute la discussion porte sur l’éventuelle perte[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Institut Arthur Vernes, PARIS.