Risques des protecteurs solaires : mythes et réalités

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Les produits de protection solaire (PPS) occupent une place importante dans la photoprotection externe. En France, la plupart d’entre eux ont le statut réglementaire des cosmétiques. Ils sont composés de filtres. Les laboratoires cosmétiques sont obligés de choisir parmi une liste de 27 filtres autorisés, 25 filtres chimiques (ou organiques) et 2 filtres minéraux (dioxyde de titane [TiO2] et oxyde de zinc [ZnO]).

Un PPS doit répondre aux exigences et qualités spécifiques suivantes :

  • bonne photoprotection harmonieuse contre les UVA et les UVB ;
  • innocuité ;
  • tolérance locale : stabilité ;
  • résistance à l’eau/transpiration.

L’application d’une quantité suffisante de produit – en théorie 2 mg/cm2, dosage retenu pour le calcul de l’indice de photoprotection – est souhaitable. L’étiquetage des écrans solaires fait intervenir 4 catégories :

  • faible protection : facteur de protection solaire ou FPS 6 et 10 ;
  • protection moyenne : FPS 15, 20, 25 ;
  • haute protection : FPS 30, 50 ;
  • très haute protection : FPS 50 +.

Les filtres minéraux souvent prônés chez l’enfant et dans les produits bio font débat aujourd’hui car, pour éviter l’aspect “masque de Pierrot” et les difficultés d’application, des nanoparticules sont utilisées. Celles-ci peuvent être éventuellement absorbées par voie transcutanée, orale (stick) ou respiratoires pour les formes en spray. Les crèmes traditionnelles, quant à elles, contiennent des filtres de synthèse qui absorbent les UV. Ces filtres sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

L’ensemble de ces produits, qu’ils s’agissent des nanoparticules, des écrans minéraux ou des benzophénones contenus dans les filtres chimiques et utilisés dans les PPS, sont incriminés comme pouvant être en cause dans la destruction des coraux d’où leur interdiction aujourd’hui sur certaines plages comme à Hawaï.

Les filtres bio sont peu allergisants habituellement au contraire des filtres chimiques. Ceux-ci peuvent être responsables de dermite d’irritation, d’eczéma de contact ou de photoallergie. L’octocrylène est l’un des derniers filtres incriminés.

Le spectre d’action pour la synthèse de la vitamine D se situe dans les UVB. La quantité d’UV nécessaire à une synthèse de la vitamine D est très faible et aucune étude n’a jamais démontré que l’usage régulier de PPS pouvait entraîner un déficit en vitamine D.

Enfin, les études épidémiologiques, notamment australiennes, ont montré que l’utilisation régulière de PPS de classe moyenne (SPF 15-30) était efficace dans la prévention des kératoses actiniques ainsi que des cancers cutanés avec un risque réduit de 9,3 % pour les carcinomes épidermoïdes et de 14 % pour les mélanomes.

Au total, la meilleure[...]

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À propos de l’auteur

Département de Dermatologie et Allergologie, CHRU de NANCY.