Peau et cannabis : ce que tout dermatologue doit savoir

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La consommation de cannabis a explosé partout dans le monde depuis plus de 40 ans (fig. 1). Il s’agit d’une problématique préoccupante entraînant un grand nombre de problèmes de santé. Ceux-ci peuvent se révéler d’importance minime mais également être à la base de complications extrêmement sévères, voire potentiellement vitales.

Les revêtements cutanés et muqueux sont probablement les organes les plus souvent atteints.

Les effets secondaires du cannabis sur le système tégumentaire (muqueuses et peau) sont relativement aspécifiques et se superposent dans de nombreux cas à ceux liés au tabac. Il faut rappeler que, d’une part, les consommateurs de cannabis mélangent classiquement, pour la fabrication de leurs joints, du tabac et du cannabis, et que, d’autre part, ils fument volontiers des cigarettes ou la pipe.

Il ne fait aucun doute que l’usage du cannabis potentialise les effets secondaires liés au tabac. L’apparition d’une mydriase fluctuante en fonction des habitudes “tabagiques” est classique.

Effets secondaires muqueux

Il s’agit essentiellement de conjonctivite à gros vaisseaux.

Une sécheresse de la bouche avec sensation de langue pâteuse se recouvrant parfois d’un enduit blanchâtre est relativement classique. De même, une sécheresse des muqueuses nasales avec apparition de croûtes peut s’observer.

L’utilisation de cannabis augmente de manière très significative le risque de gingivite et de parodontite (voire d’hyperplasie gingivale) par atteinte du tissu de soutien des dents. Des cas de stomatite diffuse avec langue dépapillée peuvent également s’observer. Un enduit verdâtre du dos de la langue peut survenir. Une carcinogénicité au niveau lingual serait possible.

L’usage de cannabis peut déclencher une réaction très particulière au niveau de la luette ainsi que de la partie postéro-supérieure du palais. Des angiœdèmes aigus, vraisemblablement de mécanisme toxique plus qu’allergique, ont été rapportés. Ce type d’angiœdème survient très précocement après consommation de cannabis sous forme de joint. Le gonflement de la luette peut persister plusieurs heures, voire plusieurs jours.

Effets secondaires cutanés

Des cas d’urticaire de contact ont été décrits essentiellement chez des cultivateurs de cannabis. Les prick tests réalisés à l’aide de la plante séchée ainsi que d’extraits de fleurs femelles sont positifs.

Chez les consommateurs de cannabis, il existe une possibilité[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Cliniques universitaires Saint-Luc (UCL), BRUXELLES.