Stratégie diagnostique et bilan d’une urticaire chronique

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L’urticaire chronique (UC) est une maladie dermatologique fréquente correspondant par définition à une urticaire évoluant depuis plus de 6 semaines. Les recommandations européennes récentes ont simplifié la classification des urticaires en distinguant, d’un côté, les urticaires chroniques spontanées (UCS) – anciennes urticaires chroniques idiopathiques, représentant plus de 75 % des UC – et, de l’autre, les urticaires inductibles – anciennes urticaires physiques – selon la présence de facteurs déclenchants [1, 2]. Parmi les urticaires inductibles, on distingue le dermographisme, l’urticaire au froid, l’urticaire au chaud, l’urticaire retardée à la pression (URP), l’urticaire solaire et l’urticaire vibratoire. L’urticaire cholinergique, l’urticaire de contact et l’urticaire aquagénique sont elles aussi classées parmi les urticaires inductibles [1]. En pratique, il n’est pas rare qu’une urticaire inductible soit associée à une UCS, tout particulièrement l’urticaire retardée à la pression et le dermographisme. De même, plusieurs urticaires inductibles peuvent coexister chez un même patient.

L’incidence exacte de l’UC n’est pas connue, mais le chiffre de 1 % est en général avancé dans la littérature. Cliniquement, l’UC peut se présenter sous forme de plaques isolées dans 50 % des cas (fig. 1) ou associées à des épisodes d’angiœdèmes dans 40 % des cas. Dans 10 % des cas, l’UC se présente sous forme d’angiœdèmes isolés (fig. 2) [2]. Dans ces cas de figure, il est tout particulièrement important d’éliminer les diagnostics différentiels que sont les angiœdèmes bradykiniques.

Le diagnostic d’une urticaire chronique est un diagnostic clinique reposant avant tout sur l’interrogatoire et les données de l‘examen clinique. Il peut se résumer en 3 grandes étapes, artificiellement séparées ici :

  • valider le diagnostic d’urticaire et distinguer les urticaires inductibles des urticaires spontanées ;
  • valider la chronicité ;
  • réaliser un bilan de base ou éventuellement orienté permettant tout à la fois de trouver rarement une cause et d’éliminer d’éventuels diagnostics différentiels.

1. Première étape : diagnostiquer l’urticaire

Il n’est, en général, pas problématique[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie et Allergologie, Hôpital Tenon, PARIS.