Que cherche-t-on dans une biopsie du cuir chevelu ?

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Dans certains cas, l’indication de biopsie du cuir chevelu répond à des attentes du dermatologue identiques à celles concernant d’autres zones de la peau, du point de vue de la pathologie inflammatoire ou tumorale. La technique histologique est commune, avec une inclusion verticale du fragment biopsié pour permettre l’analyse de tous les éléments cutanés (épiderme, jonction dermo-épidermique, derme, hypoderme, annexes).

La biopsie du cuir chevelu revêt un intérêt particulier dans la prise en charge des alopécies – classées en formes cicatricielles ou non cicatricielles selon le siège et le type d’atteinte du follicule (tableaux I et II) – car elle apporte des éléments diagnostiques et pronostiques. La classification actuelle distingue les alopécies non cicatricielles (ANC) des alopécies cicatricielles (AC), selon le type d’atteinte des follicules résultant du niveau de l’agression causale. Dans les ANC, l’agression porte tout particulièrement sur le segment inférieur du follicule (bulbe), non permanent au cours du cycle pilaire, ce qui entraîne une altération transitoire du follicule à l’origine d’une chute réversible du cheveu. Dans les AC, l’agression porte sur le segment supérieur du follicule, permanent au cours du cycle pilaire, ce qui peut entraîner une altération définitive du follicule, avec chute irréversible du cheveu et remplacement par une fibrose cicatricielle. Ces AC sont dites primaires ou secondaires, selon que le follicule est spécifiquement la cible du phénomène destructeur (alopécie primaire) ou qu’il est détruit de manière non spécifique par une cicatrice d’origine variée (alopécie secondaire). Enfin, les AC primaires sont classées, suivant la composition de l’infiltrat, en AC lymphocytaires, AC neutrophiliques (souvent cliniquement pustuleuses) et AC mixtes (classification NAHRS 2001).

C’est en début d’évolution que la biopsie est la plus informative, car l’inflammation, plus marquée à ce stade, peut orienter le diagnostic. Le siège du prélèvement est également important pour apprécier au mieux les signes histologiques : centre de la zone alopécique dans la plupart des ANC et dans les AC secondaires, bord actif de la plaque (à cheval sur la zone alopécique et la zone avec cheveux persistants) dans les AC primaires et dans l’alopécie de traction. En cas d’évolution prolongée, dans tous les types d’alopécie, la fibrose cicatricielle devient prédominante, s’associant à une disparition de l’infiltrat et à une disparition progressive des follicules confirmée par la biopsie. Il s’agit alors d’un état pseudopeladique peu spécifique avec alopécie définitive, quelle que soit l’étiologie initiale. À ce stade, la biopsie apporte souvent peu d’arguments permettant d’orienter la recherche étiologique.

La tâche du pathologiste, qui connaît la micro-anatomie[...]

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À propos de l’auteur

Pathologiste-Dermatologue, Hôpital Saint-Louis, PARIS.