
Actualités dans le lichen plan oral
Le lichen plan oral est une maladie inflammatoire chronique assez fréquente de l’adulte qui peut exister sans atteinte cutanée associée. L’étiologie demeure inconnue. Dans la physiopathologie, les lymphocytes T cytotoxiques semblent avoir un rôle central mais l’antigène cible n’est pas encore identifié. Parmi les facteurs infectieux associés au lichen plan oral, l’hépatite C reste surtout discutée dans les pays à forte prévalence de l’hépatite C. Une étude récente évoque un lien possible avec le HPV.
Le lichen plan oral peut évoluer sur des années, voire des dizaines d’années, ce qu’il faut bien expliquer au patient. Il peut altérer sévèrement la qualité de vie.
Le traitement de première intention est la corticothérapie locale, générale en cas de forte poussée.

Maladies bulleuses de la cavité buccale
La cavité buccale est la muqueuse la plus fréquemment atteinte au cours des maladies bulleuses. Son atteinte est souvent inaugurale, pouvant donc précéder non seulement l’atteinte des autres muqueuses mais aussi celle de la peau en cas de maladie bulleuse cutanéomuqueuse. L’atteinte de la cavité buccale peut parfois être isolée.
Les maladies bulleuses sont le plus souvent acquises, qu’elles soient auto-immunes (pemphigus vulgaire ou pemphigoïde des muqueuses), inflammatoires (érythème polymorphe) ou médicamenteuses (toxidermies, le plus souvent nécrolyse épidermique toxique) et plus rarement génétiques.
L’analyse des lésions buccales, l’interrogatoire, l’examen de l’ensemble du tégument permettent d’orienter le diagnostic, le plus souvent confirmé par des biopsies (histologie standard + immunofluorescence directe). Dans l’attente des résultats ou de la mise en route si nécessaire d’un traitement général, des soins locaux bien conduits apportent une amélioration des lésions et une diminution de la douleur, permettant une meilleure hygiène bucco-dentaire et l’alimentation.

Aphtes et aphtoses
Les aphtes sont des ulcérations muqueuses, douloureuses, généralement observées dans la bouche, plus rarement dans la région génitale. Elles apparaissent soit isolées et ponctuelles, soit multiples et récidivantes définissant, dans ce dernier cas, l’aphtose.
Le diagnostic est basé sur l’anamnèse et l’examen clinique. Il faut différencier l’aphte des autres ulcérations buccales : infectieuses, médicamenteuses, tumorales (dont le carcinome épidermoïde), auto-immunitaires, traumatiques. De plus, en bouche, une bulle (ou des vésicules) donne rapidement une ulcération (ou des érosions). L’aphtose peut être secondaire à des affections gastro-intestinales (maladie cœliaque, recto-colite ulcéro-hémorragique et maladie de Crohn), des déficiences nutritionnelles (fer, folates, vitamines, zinc…), des médicaments, des désordres immunitaires (infection par le virus de l’immunodéficience acquise, neutropénies). La maladie de Behçet est responsable d’une aphtose souvent bipolaire.
Le traitement des aphtes est symptomatique. Les traitements locaux (anesthésiques, corticoïdes locaux et sucralfate) sont utilisés en première intention. En cas d’aphtose, un traitement systémique (colchicine ou vitamine B12) est associé aux traitements locaux. Le thalidomide, de grande efficacité, est réservé à l’aphtose sévère en raison de ses effets secondaires.

Editorial : Examinons la bouche !
Comment examiner la bouche ? “Ouvrez la bouche et faites ahhhhh”……

Le syndrome pieds-mains-bouche
Le syndrome pieds-mains-bouche est une infection virale fréquente, affectant essentiellement les jeunes enfants de moins de 5 ans. Elle est très contagieuse, évolue par bouffées épidémiques saisonnières et son agent causal est un entérovirus. La présentation clinique classique faite d’érosions de la muqueuse buccale et de petites vésicules en grains de riz sur les mains, les pieds et les fesses s’est modifiée au cours des 5 dernières années. On observe maintenant de nombreuses formes atypiques caractérisées par des lésions cutanées plus importantes et plus étendues, faites de grandes vésicules, de bulles et d’érosions sur les 4 membres, le tronc, le siège et la région péri-orale. L’onychomadèse (chute des ongles) qui survient quelques semaines après l’éruption est habituelle. Ces changements cliniques sont probablement liés à une évolution des entérovirus responsables. En effet, le coxsackievirus A6 est devenu l’agent causal le plus fréquent. La plupart des études font un lien entre ce sérotype et le nouveau phénotype de SPMB.

L’échographie cutanée
Au mieux réalisée par le praticien lui-même, l’échographie cutanée (EC) est un examen rapide et non invasif pour prolonger l’examen clinique en explorant la peau dans son épaisseur. Elle permet d’éviter les biopsies dans certaines situations, voire de mesurer des paramètres in vivo inaccessibles autrement. L’échographie cutanée haute résolution (ECHR) est la technique de choix pour explorer le derme.
Après quelques considérations d’ordre général, nous détaillerons les situations cliniques ou l’EC cutanée est la plus pertinente.

Prescription de l’isotrétinoïne en 2017
L’isotrétinoïne orale est un rétinoïde indiqué en deuxième intention dans le traitement de l’acné sévère (acné nodulaire, acné conglobata ou acné susceptible d’entraîner des cicatrices définitives), lorsque les traitements classiques comportant des antibiotiques systémiques et un traitement topique n’ont pas été efficaces.
Les effets secondaires possibles sont la tératogénicité lors de l’exposition au cours d’une grossesse, les troubles lipidiques et hépatobiliaires, la photosensibilité et la sécheresse oculaire. L’association à la survenue de troubles psychiatriques ou de maladies inflammatoires du tube digestif est controversée.
Le respect des règles de prescription est impératif pour conserver l’isotrétinoïne dans l’arsenal thérapeutique de l’acné.

Détatouages difficiles
L’augmentation de l’incidence des personnes tatouées a pour contrepartie légitime une croissance du nombre de demandes de détatouage. Les lasers dits “Q-switched” permettent le retrait des tatouages sans cicatrices mais au prix d’un nombre de séances souvent important.
Afin d’optimiser la prise en charge, il est nécessaire de savoir identifier la difficulté de l’intervention et légitime de proposer aux patients des techniques permettant de les faire disparaître plus rapidement. Trois techniques sont actuellement disponibles pour optimiser le détatouage : la technique R20, l’utilisation concomitante d’un laser ablatif et l’utilisation de laser picoseconde.
La difficulté d’un détatouage peut également être liée à son caractère polychrome (pour lequel il est nécessaire de disposer de plusieurs longueurs d’ondes), à la possibilité de virage pigmentaire (principalement en cas de tatouages dits cosmétiques) ou encore à la possibilité d’allergie sur tatouage.

Fiche de dermoscopie n° 5
Cas clinique Il s’agit d’une femme de 35 ans, de…

Apport de l’histologie dans le diagnostic des lésions précancéreuses et cancéreuses ano-génitales
En pathologie tumorale ano-génitale, de nombreux types de lésions tumorales ont été décrits mais c’est la pathologie tumorale carcinomateuse qui est majoritaire. Celle-ci est fortement liée aux infections HPV et à certaines pathologies chroniques touchant de manière plus spécifique les muqueuses (comme le lichen scléreux). Elle est suivie par les lésions mélanocytaires.
Dans cette localisation, la prise en charge chirurgicale est souvent délicate et parfois délabrante à des stades avancés. L’histologiste doit donc, en lien avec le clinicien, permettre le diagnostic précoce des lésions précancéreuses (néoplasies intraépithéliales, hyperplasie verruqueuse et lésions inflammatoires chroniques telles que le lichen scléreux) et/ou cancéreuses invasives débutantes. Une collaboration avec le clinicien et une confrontation anatomoclinique sont en ce sens essentielles.