Auteur Reygagne P.

P. Reygagne Centre de santé Sabouraud, PARIS.

L’année thérapeutique 2023
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Cette année, de nombreux articles font le point sur les nouveaux traitements de l’alopécie androgénétique (AAG) masculine ou féminine. Le minoxidil per os à petites doses (Low Dose Oral Minoxidil ou LDOM) est de plus en plus utilisé aux États-Unis, en Espagne et ailleurs, y compris en première intention pour les AAG masculines et féminines, mais également pour de nombreuses autres alopécies. La spironolactone est souvent associée au minoxidil pour les AAG féminines dès qu’il existe un climat d’hyperandrogénie clinique.
Les plus grandes nouveautés thérapeutiques concernent les pathologies inflammatoires du cuir chevelu avec deux anti-JAK ayant obtenu une AMM dans le traitement des pelades sévères : le baricitinib et le ritlecitinib avec un remboursement pour le baricitinib depuis le 1er avril 2024. Les anti-JAK vont totalement changer notre prise en charge et nos recommandations pour les pelades sévères. De même, de nombreuses biothérapies aux côtés de notre ancien méthotrexate commencent à faire leur apparition dans le traitement du lichen plan pilaire, des folliculites décalvantes et de la cellulite disséquante du cuir chevelu, ces deux dernières indications bénéficiant des nouvelles indications de la maladie de Verneuil.

L’année thérapeutique 2022
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2022 voit enfin l’arrivée des anti-JAK (JAKI) dans la pelade avec, depuis juillet 2022, une AMM pour le baricitinib (anti-JAK1 et 2) pour les pelades sévères de l’adulte mais pas encore de remboursement dans cette indication en mars 2023.
Le minoxidil per os à petites doses est de plus en plus utilisé aux États-Unis chez les patients tolérant mal les traitements locaux, mais également en première intention pour les alopécies androgénétiques masculines et féminines, avec plusieurs articles publiés cette année.
Le finastéride topique est commercialisé en Italie et en Espagne pour le traitement des alopécies androgénétiques mais pas en France et il existe, de toute façon, une absorption importante de ce produit qui en limite l’intérêt. Enfin, l’ANSM a rappelé aux prescripteurs par une circulaire la possibilité d’effets secondaires sexuels et de troubles de l’humeur, déjà bien connus avec le finastéride.

L’année thérapeutique 2021
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L’année 2021 a vu la poursuite du développement d’études de phase II-III de différents anti-JAK dans la pelade sans autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’instant, y compris aux États-Unis. Le baricitinib, un anti-JAK1 et 2 a obtenu une AMM pour la polyarthrite rhumatoïde et, depuis octobre 2020, dans le traitement de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère de l’adulte qui nécessite un traitement systémique, mais n’a pas d’AMM actuellement pour la pelade.

L'année thérapeutique 2020
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2020 a enfin vu le développement des études de phase III sur les anti-JAK dans la pelade, ce qui peut augurer d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) d’ici 1 à 2 ans dans les pelades modérées à sévères non sensibles à une corticothérapie locale préalable. Plusieurs articles sont en faveur de l’utilisation du minoxidil à petites doses per os chez les patients tolérant mal les traitements locaux, mais il existe un risque d’hyperpilosité à distance important et un possible effet cardiovasculaire. Enfin, la physiopathologie des lichens plans pilaires (LPP) et de la folliculite décalvante (FD) progresse, laissant entrevoir la possibilité de nouveaux traitements biologiques.

L'année thérapeutique 2019
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En 2020, les anti-JAK (inhibiteurs de Janus kinase) n’ont pas d’AMM dans la pelade. 4 anti-JAK per os ou topiques sont commercialisés dans d’autres indications (tofacitinib, ruxolutinib, baricitinib et delgocitinib) et 3 autres sont en développement dans la pelade. Certains experts les prescrivent exceptionnellement hors AMM et les patients les achètent eux-mêmes, sans remboursement (le citrate de tofacitinib essentiellement qui peut être acheté en Suisse, en Israël et moins cher en Turquie, en Inde et au Pakistan). Les anti-JAK per os ne bénéficient pas d’AMM dans la pelade car leur balance bénéfice/risque reste discutable dans cette indication, notamment en période d’épidémie de Covid-19 qui incite plus à arrêter les immunosuppresseurs et les corticoïdes dans des indications non vitales. Le tofacitinib, le ruxolutinib, le delgocitinib et d’autres anti-JAK sont actuellement en développement sous forme topique dans la dermatite atopique et le vitiligo. Le delgocitinib vient de bénéficier d’une AMM au Japon et en Nouvelle-Zélande pour le traitement de la dermatite atopique.