Auteur Mazer J.-M

Centre Laser International de la Peau, PARIS.

Dermatologie esthétique
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En esthétique, contrairement aux traitements médicaux où la balance bénéfices/risques est déterminante dans le choix d’une thérapeutique, il faut absolument éviter tout risque de séquelles définitives, même mineures. L’expression “primum non nocere” prend toute son importance et plus encore au niveau du cou et du décolleté, régions exposées au regard et sujettes à la formation de cicatrices et d’achromies. Il faut donc être très prudent et limiter au maximum les traitements ablatifs.
Les alternatives thérapeutiques sont aujourd’hui nombreuses, et permettent de répondre à chaque problé-matique : traitements des anomalies vasculaires, pigmentaires, du relâchement cutané, des rides et de l’atrophie dermique. Mais nous devons profiter de la spécificité de chaque technique, qu’il s’agisse de lasers, d’injectables, de peelings, d’ultrasons ou de radiofréquences, afin de proposer à chaque patient(e) le meilleur plan de traitement reposant sur des synergies logiques.

Mise au point
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Les lasers fractionnés ont été proposés pour offrir une alternative aux lasers ablatifs pulsés, moins agressive, aux suites simplifiées et sans risque d’hypochromies secondaires. On en distingue deux types : ablatifs et non ablatifs.
Avec un recul supérieur à 10 ans, on constate que le profil de tolérance des lasers fractionnés non ablatifs, dont l’exemple est le laser Fraxel®, est bon, sans risque d’effet secondaire important, quels que soient le phototype et la région traitée, alors que les lasers fractionnés ablatifs exposent à certaines complications, en particulier sur les phototypes élevés et les régions extrafaciales (quelques cas de surinfections, cicatrices hypertrophiques, pigmentations durables).
Suivant les indications et les préférences des patients en termes de suites acceptées, les lasers non ablatifs “profonds” s’imposeront comme le traitement le plus adapté chez nombre de patients, et comme un traitement synergique chez d’autres. Par exemple en cas d’héliodermie faciale, on pourra recommander un traitement de l’ensemble du visage avec un laser non ablatif profond, avec la possibilité de compléter par un laser ablatif localisé sur les rides sus-labiales.

Dermatologie esthétique
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Le laser picoseconde est une évolution importante des lasers Q-switched dont il reprend certaines caractéristiques, en particulier les longueurs d’onde et les indications, mais qui en diffère par une réduction de la durée d’impulsion. Cela entraîne une diminution de l’effet thermique des lasers picosecondes, comparés aux Q-switched, tout en augmentant leur impact photomécanique. Autrement dit, cela améliore la tolérance, permettant de raccourcir le délai entre les séances, et l’efficacité, permettant d’en diminuer le nombre. Au final, diminuer à la fois le nombre de séances et le délai qui les sépare permet de réduire fortement la durée globale du traitement de détatouage. Il s’agit là d’un véritable progrès pour nos patients.
On peut raisonnablement penser que le problème des résistances de certaines encres, en particulier bleues et vertes, sera fortement minimisé.

Dermatologie esthétique
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Le traitement laser de la composante vasculaire de la rosacée repose sur deux méthodes : le mode pulsé (photothermolyse sélective, durées d’impulsions courtes, effet pseudo-mécanique, induction d’un purpura affichant), ou le mode continu (photocoagulation sélective, durées d’impulsions plus longues, effet thermique, pas d’induction de purpura).
Le purpura est certes très visible et donc gênant pour la patiente, mais il ne traduit pas un risque en soi. Il apporte plus de constance dans l’efficacité lorsque l’on traite de fines télangiectasies, en particulier une érythrose. Il n’est pas indiqué sur des télangiectasies bien visibles où les durées d’impulsions plus longues l’éviteront tout en apportant davantage d’efficacité.
Les deux méthodes sont donc complémentaires.

Dermatologie esthétique
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En dermatologie interventionnelle, nous sommes habitués à utiliser des sources d’énergies photoniques (lasers, LED, lumières intenses pulsées) et des radiofréquences.
Depuis quelques années, est venue s’ajouter une nouvelle source d’énergie à visée thérapeutique : les ultrasons focalisés. Leurs indications sont actuellement limitées, d’une part, au traitement de la laxité de l’ovale du visage et du relâchement des paupières supérieures et, d’autre part, à la lipolyse non invasive.
De nombreux arguments plaident pour une extension de ces indications dans les années à venir.