C’est dans le cadre des dernières JDP que les laboratoires CeraVe® ont organisé un symposium sur le thème de la cicatrisation et des croûtes autour du Pr Bernard Cribier, des Drs Sylvie Meaume et Jean-Michel Amici et de Mme Pascale Mora. En voici le compte rendu.

Les croûtes en dermatologie, histoires et images

D’après la communication du Pr Bernard CRIBIER, hôpitaux universitaires, STRASBOURG.

Dès les prémices de la séméiologie au 18e siècle, la croûte est introduite comme une lésion élémentaire. Elle est représentée sur la toute première planche de séméiologie de 1798. Beaucoup de représentations spectaculaires de maladies croûteuses plus ou moins graves ont été publiées pendant tout le 19e siècle, avec des techniques différentes (gravures, lithographie, moulages, photographies). C’est le siècle de la découverte de la dermatologie, du classement des maladies et de l’enseignement. Les représentations visent à frapper le lecteur.

On trouve beaucoup d’eczémas suintants et croûteux, la dermatite atopique ayant fait l’objet de très belles images à la fin du 19e siècle. Les formes sévères (DA du nourrisson, fig. 1A) et les formes chroniques, comme l’eczéma variqueux, sont représentées. Dans les premières photographies, les croûtes étaient coloriées en jaune pour bien les mettre en évidence, ou en rouge lorsqu’il y avait encore des lésions aiguës. Les croûtes apparaissent dans le prurigo, ou toutes les maladies vésiculo-bulleuses comme l’herpès, la varicelle et le syndrome de Kaposi Juliusberg.

Néanmoins, ce sont les maladies infectieuses chroniques qui sont au premier plan, d’abord le lupus tuberculeux qui est l’une des deux grandes maladies phares du 19e siècle. Les lésions sont mutilantes et ont une évolution périphérique avec croûtes. Cet aspect serpigineux est très classique (fig. 1B) et a été représenté sous toutes les formes, tout particulièrement dans les spectaculaires moulages que l’on peut voir à l’hôpital Saint-Louis. La seconde maladie est, bien sûr, la syphilis et ses innombrables[...]

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