Syphilis

0

La syphilis est une pathologie bien connue, historiquement connotée et associée à de nombreuses représentations au sein de la population générale et médicale. Après une décroissance spectaculaire de sa prévalence entraînée par l’arrivée de l’antibiothérapie, elle émerge de nouveau depuis une vingtaine d’années dans les pays occidentaux, parallèlement aux autres infections sexuellement transmissibles. Théoriquement éradicable (du fait d’un réservoir strictement humain), elle persiste en partie à cause des difficultés diagnostiques qui l’accompagnent. En dehors des formes latentes, asymptomatiques, dépistées dans certaines populations ou situations spécifiques, son expression clinique reste principalement dermatologique. Ainsi, les dermatologues évoquent facilement cette maladie réputée pour son polymorphisme clinique. Les atteintes buccales sont généralement moins bien connues. Elles sont néanmoins fréquentes dans la syphilis, peuvent être présentes à tous les stades de la maladie. Elles peuvent aussi être retrouvées de façon isolée rendant son diagnostic d’autant plus difficile.

L’objectif de cette mise au point est d’exposer les éléments devant faire évoquer la syphilis face à des lésions buccales, ainsi que les grandes lignes de sa prise en charge diagnostique et thérapeutique.

Un contexte épidémiologique évocateur

La syphilis est une maladie bactérienne provoquée par le spirochète Treponema pallidum subsp pallidum. Elle se transmet essentiellement par voie sexuelle dans les pays occidentaux. Elle reste actuellement une pathologie rare avec en France, environ 2 500 cas diagnostiqués par an [1]. Il a été observé depuis le début des années 2 000 une forte recrudescence de la syphilis, essentiellement au sein d’une population fortement exposée aux infections sexuellement transmissibles : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) [2]. Ces derniers représentent ainsi plus de 80 % des cas de syphilis nouvellement diagnostiqués en ville [1]. La population masculine est sur-représentée dans cette pathologie (100 % des cas diagnostiqués en médecine générale) [1] bien que les femmes soient plus fréquemment dépistées (du fait du dépistage prénatal). D’autres populations exposées sont les personnes en provenance[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service Infectiologie, Hôpital européen Georges-Pompidou, PARIS.