Le lichen plan (LP) est une maladie cutanéomuqueuse chronique qui peut être limitée à une seule muqueuse, la plus fréquente étant la muqueuse orale, ou parfois génitale, ainsi qu’œsophagienne [1, 2]. Selon la littérature, la prévalence du lichen plan oral (LPO) est de 1 à 2 % de la population dans les pays occidentaux [3]. Le LPO touche plus les femmes et se manifeste principalement chez les adultes entre 30 et 50 ans et très rarement chez les enfants. Les lésions orales précèdent généralement les lésions cutanées et sont souvent asymptomatiques, contrairement à l’atteinte cutanée qui est prurigineuse (fig. 1). Les lésions de la peau guérissent habituellement, tandis que les lésions orales vont persister tout au long de la vie. La présence de ces lésions sur une longue période de la vie et l’influence de facteurs extérieurs, expliquent certains changements intervenant au cours du temps et pouvant être mieux abordés par une approche dynamique de cette maladie [4, 5]. La possibilité d’une transformation maligne du LPO en carcinome épidermoïde (CE) est une évolution potentielle qui doit toujours être redoutée par le clinicien [6, 7].

En principe, le LPO se présente de façon bilatérale. Les localisations se distribuent comme suit, par ordre de fréquence croissant :
– la partie postéro-inférieure de la muqueuse jugale, le plus souvent de manière symétrique ;
– le dos de la langue ;
– la muqueuse pelvilinguale ;
– la muqueuse alvéolaire ;
– la muqueuse gingivale ;
– la muqueuse vestibulaire ;
– la muqueuse et la[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.