Que savons-nous aujourd’hui des peaux sensibles ?

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Les peaux sensibles sont un sujet à la mode pour la presse, le grand public et l’industrie cosmétique. Des progrès récents et importants ont été faits dans la compréhension et l’évaluation de ce syndrome alors qu’il existe désormais une définition précise consensuelle. De plus, certains laboratoires font désormais des études plus sérieuses pour évaluer leurs produits. Il est devenu totalement inacceptable que certaines allégations “produits pour peaux sensibles” soient revendiquées alors que les arguments pour cela sont très minces, voire fréquemment inexistants !

Définition

La peau étant un organe sensoriel, toute peau est forcément sensible, à l’exception de rarissimes maladies. Les termes “peaux réactives” ou “peaux hyperréactives” ou “peaux hypersensibles” seraient donc bien mieux appropriés. Comme l’appellation “peaux sensibles” reste largement utilisée, nous sommes un peu obligés de la reprendre.

À la différence de dénominations trouvant leur origine dans le marketing mais ne correspondant à aucune réalité physiologique ou physiopathologique (peaux fragiles, fragilisées, heureuses, repulpées, revitalisées, densifiées, radieuses, fatiguées, stressées, etc.), les peaux sensibles correspondent à un syndrome bien précis. Il s’agit d’un phénomène très différent des peaux irritées car il existe des facteurs individuels, à la différence de celles-ci où le problème réside dans la nature et l’intensité ou la concentration du facteur déclenchant [1].

Après une réflexion collective utilisant la méthode Delphi, le special interest group on sensitive skin de l’International Forum for the Study of Itch (IFSI) [2] est parvenu à obtenir une définition consensuelle, qui fait autorité. Ainsi, les peaux sensibles se définissent par la survenue de sensations déplaisantes (picotements, brûlures, douleurs, prurits, fourmillements) en réponse à des stimuli qui ne devraient normalement pas provoquer de telles sensations. Ces sensations déplaisantes ne peuvent pas être expliquées par des lésions attribuables à une maladie cutanée spécifique (comme la dermatite atopique ou la rosacée par exemple). La peau peut apparaître normale ou érythémateuse. Les peaux sensibles peuvent atteindre toute localisation cutanée mais en particulier le visage.

Physiopathologie

Le[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, CHRU, BREST. Laboratoire Interactions Epithéliums Neurones, LIEN, Université de BREST.