“Les plantes qui nous veulent du mal” sont, pour le dermatologue, celles qui s’attaquent à notre peau… Elles sont responsables de lésions cutanées désignées sous le nom de phytodermatoses. Nous n’aborderons ici que les phytodermatoses qui peuvent se voir chez tout individu et relèvent d’une irritation par contact avec la plante et non d’une allergie.
>>> L’irritation peut être mécanique. Les plantes qui ont des épines, comme les rosiers, les ronces ou le houx, occasionnent piqûres et griffures faciles à reconnaître mais qui comportent un risque infectieux non seulement à germes banals mais aussi à d’éventuels agents infectieux opportunistes bactériens ou fongiques. Il est aussi des plantes qui occasionnent des lésions cutanées plus difficiles à identifier car elles sont le résultat de la pénétration dans la peau de fins poils tels que les glochides des cactus ou du figuier de Barbarie, voire des trichomes de l’orge par exemple. Il peut s’agir d’un simple prurit, de lésions mimant la gale, car les poils se transmettent par les vêtements (Sabra dermatitis du figuier de Barbarie), voire de granulomes à corps étrangers (Cactus dermatitis).
>>> L’irritation peut être chimique. Les agents responsables sont divers. L’oxalate de calcium présent dans certaines plantes provoque des lésions bulleuses comme après un contact avec le dieffenbachia ou un prurit féroce comparable à celui de la dermite des fibres de verre comme avec les oignons de jacinthe. Associé aux sapogénines de l’agave, il peut aussi être responsable de lésions purpuriques favorisées par les projections de débris lors du tronçonnage de la plante. Le latex des Euphorbes est le plus agressif. Il contient des substances fortement irritantes responsables de lésions bulleuses et/ou pigmentées d’apparition retardée après le contact avec la peau. C’est ce potentiel irritant qui est mis à profit dans l’utilisation de l’ingénol mébutate, un extrait d’Euphorbia peplum, pour traiter les kératoses actiniques. Toutes les plantes de la famille des Euphorbes, sauvages, de jardin ou décoratives, peuvent provoquer ce type de lésions, mais le plus redoutable est le manceniller qui pousse aux Antilles. Quelques gouttes de pluie tombées de l’arbre peuvent provoquer des lésions.
D’autres agents chimiques irritants sont présents dans les plantes tels que les thiocyanates dans les plantes de la famille des Brassicacées comme la moutarde dont les graines étaient utilisées autrefois dans de brûlants cataplasmes, ou la capsaïcine des piments responsable des “chili burns” ou utilisée pour traiter les douleurs neuropathiques, ou encore la protoanémonine des plantes de la famille des Renonculacées comme le bouton d’or ou la clématite pouvant occasionner[...]
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