Facteurs déclenchant les crises de dermatite atopique

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  1. Conclusion

Cet article aurait pu se limiter à un tableau des facteurs déclenchants et de leur prévention possible, mais le propos aurait alors été scolaire, frontal, indifférent aux raisons qui ont justifié son écriture. Car l’existence même de ce texte est la conséquence d’une question entendue dans un couloir hospitalier : “Pourquoi chercher le facteur déclencheur d’une crise puisque de toute façon il faut traiter ?

Prenons pour exemple la mise en scène suivante (fig. 1) :
“Vous avez le feu chez vous, que faites-vous ?
– J’éteins l’incendie.
– OK, mais ça redémarre 15 jours plus tard. Que faites-vous ?
– Je recommence !
– D’accord, mais ça se reproduit. Que faites-vous ?
– J’appelle les pompiers.
– Très bien, mais encore ?
– Je change de maison.
– Oui, mais encore ?
– Je me demande pourquoi ça redémarre…”

Voilà un aperçu d’une séance d’éducation thérapeutique dans un contexte de dermatite atopique qui permet aux patients de passer de la question immédiate de la gestion de la crise à celle du pourquoi de la crise.

Chercher une raison à la crise présente plusieurs avantages :

  • se montrer rationnel permet de calmer les angoisses. En effet, ne pas savoir pourquoi une crise apparaît aggrave le sentiment d’impuissance et de culpabilité éprouvé par les patients. En outre, cela ajoute du stress au stress, donc à la maladie ;
  • identifier les raisons de la crise permet de se poser les questions d’une éventuelle prévention : si l’hiver est la période la plus critique, ne serait-il pas judicieux de se laver moins souvent ?
  • anticiper une crise permet de s’adapter et d’augmenter le traitement en prévision d’une poussée probable : si faire la fête avec les copains intensifie le grattage, le patient a le choix entre ne pas faire la fête ou augmenter le traitement le temps de la fête ;
  • aider le patient à prendre de la distance vis-à-vis de son ressenti (le prurit) et créer un espace de réflexion entre son propre discours et celui des soignants au-delà de “l’eczéma : c’est l’enfer et les médecins ne savent donner que de la cortisone”.

Dans le cas évoqué plus haut, pourquoi cet interne en dermatologie en est-il venu à se poser la question ? Plusieurs hypothèses (non exclusives et non exhaustives) sont possibles :

  • il ne connaît pas les facteurs qui déclenchent les crises ;
  • sa question est le reflet d’un préjugé sociétal en rien spécifique au monde de la santé qui consisterait à acheter la solution des problèmes plutôt qu’à en chercher[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet de Dermatologie, CHAMBÉRY.