Prescription et surveillance des biothérapies en milieu libéral

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Face à la complexité et aux formes de psoriasis multiples dans leur retentissement et leur sévérité, il n’y a pas, d’une part, des dermatologues “calcipotriol-bétaméthasone” et, d’autre part, des dermatologues “biothérapies”. Il existe une, et une seule, communauté dermatologique. Quel que soit son mode d’exercice, tout dermatologue doit connaître et s’appropier l’ensemble de l’arsenal thérapeutique destiné à traiter tous nos patients.

Les biomédicaments ne doivent pas être restreints au monde hospitalier. Les dermatologues libéraux formés à leur prescription sont à même de poursuivre en ville le suivi de leurs patients psoriasiques les plus sévères. Si les biothérapies sont légalement prescrites par un dermatologue hospitalier (prescription initiale hospitalière ou PIH), elles peuvent être renouvelées régulièrement par un dermatologue libéral. Souhaitons d’ailleurs qu’une modification de la loi mette fin à cette prérogative clivante de notre communauté. Actuellement, la prescription initiale peut être réalisée par tout médecin hospitalier (hospitalier à plein temps ou exerçant une vacation hospitalière sur délégation du responsable de service) sur ordonnance bleue de médicament d’exception. La PIH est valable un an. Au terme d’un an, une nouvelle prescription hospitalière est requise légalement pour permettre la poursuite du suivi libéral.

Cet article traitera du choix, de la surveillance clinique et paraclinique et du suivi des biothérapies du psoriasis administrables par voie sous-cutanée en dermatologie libérale de ville : anti-TNF (étanercept et adalimumab), anti-IL12/13 (ustékinumab), anti-IL17 (secukinumab et ixekizumab). Les biothérapies anti-IL17 sont les derniers agents biologiques commercialisés en 2016 au sein de l’arsenal des biologiques du psoriasis.

Les biothérapies du psoriasis sont nombreuses. Trois cibles cytokiniques majeures dans la physiopathologie de cette affection ont fait l’objet de l’innovation thérapeutique : le TNF, l’axe IL12/23 et, plus récemment, l’IL17. Cinq molécules appartenant à ces classes thérapeutiques sont à disposition du dermatologue de ville. Toutes ces biothérapies partagent grosso modo la même AMM et ne peuvent être prescrites qu’après échec, intolérance ou contre-indication à au moins deux traitements systémiques conventionnels du psoriasis (photothérapie, acitrétine, méthotrexate et ciclosporine). Les biothérapies sont onéreuses pour le régime commun de Sécurité sociale (entre 9 000 et 17 000 euros annuels par patient) et leur coût ne saurait être comparé à celui infiniment moindre du méthotrexate qui doit rester l’immunomodulateur systémique de première intention du psoriasis modéré à sévère. Cependant, nous ne sommes pas en charge de traiter le “trou de la Sécu” mais uniquement nos patients[...]

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À propos de l’auteur

Service Dermatologie, Hôpital René Dubos, Pontoise. Secrétaire Général de l’association ville-hôpital ResoPso.