Injecter les chéloïdes : c’est facile !

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Injecter les chéloïdes, c’est facile et ça marche ! À condition de bien sélectionner les patients, de bien maîtriser les techniques d’injection, de bien connaître les produits et, enfin, de les combiner à d’autres traitements, en particulier la compression et les lasers vasculaires.

Quels patients ?

Le spectre des chéloïdes varie des formes mineures aux formes extrêmement sévères observées sur peau noire et relevant d’une prise en charge spécialisée. Au sein de ces cicatrices pathologiques, on distingue les cicatrices hypertrophiques cantonnées aux limites d’une plaie chirurgicale, des chéloïdes, véritables tumeurs évolutives le long des lignes de tension qui s’exercent autour d’elles. Ces chéloïdes peuvent être post-chirurgicales (chirurgie cardiaque ou otoplastie pour oreilles décollées) mais elles surviennent assez souvent spontanément, soit après un traumatisme mineur, soit après une folliculite, une varicelle ou une acné thoracique ou mandibulaire.

Les injections intralésionnelles (IL) de corticoïdes (CTC) retard sont proposées dans notre centre pour les cicatrices hypertrophiques ou les chéloïdes (fig. 1), en dehors des formes très évoluées et diffuses et des brides cicatricielles. Les chéloïdes du lobule de l’oreille ou rétro-auriculaires sont assez résistantes aux injections et relèvent dans notre pratique plutôt d’une excision tangentielle associée à une cryochirurgie.

Quand injecter ?

Il existe dans la littérature des recommandations qui proposent une prise en charge en fonction du type de cicatrice [1]. Ces recommandations sont basées sur des études, de méthodologie souvent discutable, avec un suivi toujours très limité. Les injections IL de CTC retard sont validées après compression et gel de silicone pour les cicatrices hypertrophiques linéaires ou en première intention pour les formes mineures et majeures. Le rythme d’injections préconisé est mensuel pendant 6 à 12 mois. Une reprise chirurgicale est proposée au-delà d’un an de traitement, y compris pour les cicatrices hypertrophiques linéaires. Dans notre expérience, une reprise chirurgicale (toujours associée à un autre traitement prophylactique) doit être proposée avec une très grande prudence en raison du risque important de récidive et d’aggravation. Dans notre centre, elles ne sont discutées qu’au cas par cas après discussion de type réunion de concertation[...]

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À propos de l’auteur

Unité de Dermatologie interventionnelle, Service de Dermatologie, CHU, BORDEAUX.