Place des marqueurs non invasifs de fibrose après l’éradication du VHC

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L’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC) est une maladie à la fois virale et fibrosante. La morbidité et la mortalité sont essentiellement la conséquence non pas d’une toxicité directe du virus mais d’une évolution vers la cirrhose et ses complications comme l’ascite, les hémorragies digestives et le carcinome hépatocellulaire (CHC). Chez les patients atteints de cirrhose, la fréquence des complications liées à l’insuffisance hépatocellulaire et à l’hypertension portale est de 15 à 20 % à 4 ans [1]. Ces complications étaient
responsables de plus de 3 000 décès par an en France avant l’arrivée des antiviraux directs [2].

Si l’évaluation avant traitement du degré de fibrose est par conséquent un enjeu important, la place de l’évaluation de la fibrose après éradication du VHC reste débattue. Appréhender cette évaluation nécessite de préciser les risques évolutifs de l’hépatite C éradiquée et les progrès enregistrés dans l’évolution de la mesure du degré de fibrose hépatique ces 20 dernières années, avec en particulier l’apport désormais incontournable des tests non invasifs.

La fibrose, un facteur pronostique majeur

Le traitement de l’hépatite C a connu ces 25 dernières années des avancées spectaculaires. Le taux de réponse virologique prolongée correspondant à l’éradication du VHC était globalement de moins de 10 % au début des années 1990. Depuis 2015, il est globalement supérieur à 90 %. L’éradication du VHC après traitement est désormais la règle. Déterminer le pronostic du sujet guéri de l’hépatite C, quel que soit le degré de fibrose initial, est devenu un enjeu important de la prise en charge de ces patients. Ainsi, l’éradication au stade d’hépatite chronique permet d’améliorer la qualité de vie des patients, de prévenir l’évolution vers la cirrhose et ses complications et de diminuer la mortalité liée au VHC.

Toutefois, même en cas de guérison virologique de l’hépatite C, des facteurs associés tels qu’un alcoolisme ou un syndrome métabolique peuvent aggraver la maladie hépatique et augmenter le risque de CHC même en l’absence de cirrhose initiale. Dans un tel contexte, le maintien d’une surveillance reste justifié. Au stade de cirrhose, bien que l’éradication virale soit associée à un risque de CHC nettement diminué, ce risque persiste (fig. 1) [3]. Le dépistage du CHC, pierre angulaire de la surveillance après traitement, doit donc être poursuivi[...]

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À propos de l’auteur

Faculté Libre de Médecine de LILLE, Service de Pathologie digestive du Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de LILLE.