Pelade de l’enfant : comment la prendre en charge ?

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Lorsqu’un enfant présente une pelade, les parents sont inquiets, a fortiori si la pelade apparaît brutalement et si sa surface est importante. Le dermatologue doit s’efforcer, devant cette situation – qui réclame une consultation longue – d’être explicatif et pragmatique.

L’interrogatoire recherche d’autres maladies autoimmunes personnelles ou familiales, l’existence d’une éventuelle atopie, l’historique de l’alopécie, les traitements entrepris. L’examen du cuir chevelu aidé du dermatoscope, de la pilosité corporelle, des ongles et de la loge thyroïdienne est suivi d’une explication simple, rationnelle de ce qu’est la pelade et de ce que peuvent être les traitements à l’enfant et son/ses parent(s). Il rassure (la maladie est connue, il n’existe pas de maladie grave sous-jacente, les cheveux et poils ne sont pas détruits…), déculpabilise sur d’éventuels facteurs sous-tendus familiaux.

Après avoir répondu aux questions et sollicité celles de l’enfant, le dermatologue tente de juger ce que désirent les parents mais surtout l’enfant.

Une abstention thérapeutique est possible, elle ne peut être cause d’une “perte de chance” ; il n’y a pas non plus d’urgence vraie à traiter. On peut discuter et envisager une corticothérapie systémique, notamment par bolus de méthylprednisolone devant une pelade récente, très sévère, qui paraît se diriger vers une forme décalvante. Les dermocorticoïdes restent le traitement de base d’un épisode (lotion/gel de niveau 4, puis niveau inférieur chez les jeunes enfants). La dose appliquée hebdomadaire ou mensuelle doit être comptée. La pénétration reste modérée sur cette peau qui n’est pas lésée, mais un suivi est nécessaire. L’anthraline en contact bref est une alternative de 2e intention. Beaucoup plus exceptionnellement, on envisagera de manière ponctuelle des UVB chez un grand enfant, car l’effet des traitements n’est pas durable après l’arrêt, et la rechute est à prévoir si l’épisode est toujours actif. Le méthotrexate et l’immunothérapie de contact sont en règle réservés à des formes sévères de l’adulte. Les prothèses capillaires sont rarement désirées chez la fille avant 12-13 ans et, en pratique, presque jamais chez le garçon.

Dans tous les cas, on envisagera la prise en charge de la pelade dans la durée, cette pathologie pouvant être de longue évolution et, comme on le sait, aussi capricieuse que récidivante. L’enfant et les parents apprennent à l’appréhender, à concevoir la notion d’épisodes, malgré les inconnues et l’incompréhension de leur(s) cause(s) déclenchante(s). Un simple traitement local, de puissance et de rythme à adapter selon les périodes, peut parfois maintenir au long cours une chevelure appréciable. Il ne faut pas toujours chercher une repousse complète mais un compromis acceptable. Les pelades décalvantes (fig. 1)[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Santé Sabouraud, Hôpital Saint-Louis, PARIS.