Gale du nourrisson : actualités diagnostiques et thérapeutiques

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Environ 10 % des cas de gale diagnostiqués en France concernent des nourrissons [1]. La présentation clinique rencontrée à cet âge est volontiers trompeuse si l’on se base sur le référentiel clinique de l’adulte. L’atteinte cutanée est souvent profuse, impliquant des territoires cutanés habituellement épargnés chez l’adulte (dos, visage, cuir chevelu, paumes et plantes). La prise en charge thérapeutique s’avère peu aisée si l’on respecte scrupuleusement le cadre de l’AMM.

Observations cliniques

>>> La première observation concerne un nourrisson de 9 mois ayant développé dès l’âge de 2 mois des lésions décrites comme vésiculeuses et squameuses. Comme l’âge d’apparition des lésions coïncidait, d’une part, avec les premières vaccinations et, d’autre part, avec l’introduction d’un lait artificiel, le diagnostic a erré, à la recherche d’une allergie vaccinale ou au lait de vache… L’accentuation progressive des lésions et du prurit, “malgré” l’application progressivement croissante de dermocorticoïdes, a finalement conduit à référer l’enfant en dermatologie pédiatrique où le diagnostic de gale a été posé, permettant un traitement curatif.

>>> La seconde observation est celle d’un nourrisson de 2 mois vu pour une érythrodermie associant des lésions squameuses “eczématiformes”, des papulonodules thoraco-axillaires et des lésions papulopustuleuses palmoplantaires. Malgré un antécédent de gale dans la famille 3 mois plus tôt, le diagnostic de gale n’avait pas été évoqué chez ce nourrisson pour les raisons suivantes : le jeune âge, l’absence de lésions actives chez les parents, l’absence de prurit nocturne.

Ces observations illustrent bien les difficultés diagnostiques rencontrées dans la gale du nourrisson [2]. Elles illustrent aussi les risques pris par le praticien qui ne construit un diagnostic que sur des données d’anamnèse, sans analyse clinique suffisante. La conséquence est le long délai diagnostique, 62 jours en moyenne, objectivé dans une étude de plus de 300 patients vus par un dermatologue [1]. Considérant que ce délai contribue à la propagation de l’infection, une meilleure connaissance des signes cliniques apparaît indispensable.

Particularités cliniques chez le nourrisson

Les données suivantes sont[...]

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À propos de l’auteur

Unité de Dermatologie pédiatrique, Hôpital Pellegrin-Enfants, CHU de BORDEAUX.