
Un nodule n’est pas toujours une tumeur : diagnostic différentiel des tumeurs de l’enfant
Les pseudotumeurs se définissent sur le plan histologique par un remaniement d’un tissu préexistant, sans édifier de tissu nouveau. Ces lésions sont assez fréquentes chez l’enfant et peuvent faire évoquer à tort des tumeurs bénignes, voire malignes.
On peut citer principalement des causes d’origine malformative, infectieuse et inflammatoire…
L’origine du nodule sera évaluée en fonction de différents critères : âge de l’enfant, topographie du nodule, couleur et consistance de la lésion, évolutivité… Le diagnostic peut être posé cliniquement, des examens complémentaires à type d’imagerie et/ou de biopsie cutanée sont parfois indiqués selon les situations.

Pathologies tumorales bénignes de l’enfant : quels diagnostics évoquer ?
La très grande majorité des tumeurs de l’enfant sont bénignes et le diagnostic est le plus souvent clinique, surtout pour les lésions pigmentaires, vasculaires ou virales. Il se base sur l’âge de survenue, la topographie, le nombre, l’aspect (couleur, pilosité), la consistance de la tumeur, son caractère douloureux ou prurigineux ainsi que son évolution. En cas de doute diagnostique, une échographie cutanée peut être utile, voire une IRM. Parfois, seul l’examen histologique apportera le diagnostic de certitude.
Devant la multitude des étiologies possibles, seuls les tumeurs bénignes et les hamartomes les plus fréquents ou pouvant révéler une maladie à connaître seront abordés.

Les tumeurs malignes de l’enfant : ce que doit connaître le dermatologue
Les tumeurs cutanées malignes chez l’enfant restent rares. Il peut s’agir de localisations primitives ou secondaires. De manière générale, une lésion cutanée ferme, dure, non mobile et de croissance rapide doit faire évoquer le diagnostic de tumeur maligne.
Les tumeurs malignes à évoquer les plus fréquentes sont : les atteintes cutanées des hémopathies malignes, les proliférations lymphocytaires clonales (papuloses lymphomatoïdes, mycosis fongoïde), les histiocytoses, les sarcomes, les carcinomes et mélanomes, et les localisations secondaires des néoplasies solides les plus fréquentes (neuroblastome, tumeur rhabdoïde, fibrosarcome infantile et dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand).

Éditorial – Tumeurs cutanées de l’enfant
La présence d’un nodule, d’une tumeur cutanée persistante chez un enfant est source d’inquiétude pour les parents, d’autant plus qu’elle est congénitale. Heureusement, dans la majorité des cas, ces lésions sont bénignes. La nature et l’origine de ces lésions sont extrêmement variables et multiples. L’analyse de la situation tiendra compte de l’âge d’apparition, du mode évolutif et du contexte de survenue.

Application quotidienne d’émollients pendant la première année de la vie : une influence préventive sur la dermatite atopique ?
En 2004, la Conférence de consensus sur la prise en charge de la dermatite atopique de l’enfant a affecté aux émollients une bonne place dans le traitement des poussées de la dermatite atopique (DA), derrière les corticoïdes et les inhibiteurs de la calcineurine.
De nouvelles études portant sur un nombre important de nourrissons montrent cependant que l’application précoce et prolongée des émollients actuellement disponibles ne prévient pas la survenue d’une DA. De même, l’application précoce et prolongée des émollients ne semble pas capable de diminuer la fréquence des allergies alimentaires qui, dans l’histoire naturelle de l’atopie, font très souvent suite à la DA. Ces revues sont l’occasion de préciser les mécanismes qui expliquent la perte de la fonction barrière de la peau.
Toutefois, d’autres études sont encore nécessaires pour analyser plus finement les mécanismes de la fonction barrière de la peau et aboutir ainsi à la conception d’émollients plus efficaces pour lutter contre la DA.

Toxidermies sévères aux produits de contraste iodés
Les produits de contraste iodés (PCI) peuvent induire tous types de toxidermies sévères. Il faut savoir y penser car leur injection unique les fait souvent négliger lors de l’enquête médicamenteuse.
Devant une éruption après injection de PCI, il faut rechercher des signes de gravité immédiate ou à venir. Une enquête allergologique est indispensable pour identifier le PCI responsable et les allergies croisées afin d’éviter les récidives lors des futures imageries.

Comment je prends en charge un phénomène de Raynaud de l’adulte
Le phénomène de Raynaud (PR) est le plus fréquent des acrosyndromes vasculaires. Sa prévalence est comprise entre 3,5 et 5 % de la population générale. Il existe une nette prédominance féminine. Dans la forme primitive, l’âge de début se situe avant 40 ans.
Un bilan minimum comportant une recherche d’anticorps antinucléaires et une capillaroscopie est indiqué pour différencier un PR primitif d’un PR secondaire, associé à un écho-Doppler artériel des membres supérieurs en cas de PR unilatéral.
Le traitement du PR primitif repose essentiellement sur la protection vis-à-vis du froid et les inhibiteurs calciques. Dans le PR secondaire, un traitement de fond par inhibiteur calcique est habituellement recommandé, associé à des perfusions d’iloprost en cas d’ulcérations digitales et à du bosentan chez les patients souffrant de sclérodermie systémique avec ulcérations digitales récidivantes.

Vitiligo : prise en charge et perspectives thérapeutiques
Il existe aujourd’hui des solutions efficaces pour de nombreux vitiligos. Il est d’abord indispensable de déterminer si ce dernier est en phase active. Si tel est le cas, il est alors urgent de proposer un traitement pour bloquer cette évolutivité. Dans les vitiligos non actifs, le traitement de référence est aujourd’hui bien codifié et repose sur l’association d’une photothérapie (naturelle ou en cabine) et d’un traitement topique. Les traitements chirurgicaux sont utiles pour les vitiligos localisés et stables et pour les formes segmentaires. Le maquillage médical apporte une aide non négligeable en attendant la repigmentation ou sur les zones résistantes. La dépigmentation reste indiquée dans les formes très extensives.
Enfin, de nouvelles approches thérapeutiques sont en cours de développement et pour certaines dans des phases très avancées. Elles offrent des perspectives à relativement court terme particulièrement encourageantes.

Épidémiologie et impact sur la qualité de vie
Le vitiligo est la cause la plus fréquente de dépigmentation et sa prévalence mondiale estimée varie entre 0,5 % et jusqu’à 8 % dans certaines régions de l’Inde. La physiopathologie de la maladie est complexe, avec une probable prédisposition génétique et l’intervention de l’auto-immunité dans toutes les formes de la maladie.
La peau joue un rôle important dans notre interaction avec le monde et toute modification de la couleur de la peau peut avoir des conséquences psychologiques importantes. En ce sens, le vitiligo a un impact majeur sur la qualité de vie.
Dans cette revue, nous allons détailler les données les plus récentes sur l’épidémiologie du vitiligo et son impact en termes de qualité de vie.

Physiopathologie du vitiligo
e vitiligo est une pathologie inflammatoire chronique responsable d’une dépigmentation de la peau. La compréhension de la maladie connaît à ce jour un dynamisme important, permettant ainsi d’ouvrir une nouvelle ère dans le développement thérapeutique.
La physiopathologie du vitiligo a attiré l’attention des chercheurs pendant des années et de nombreuses avancées ont été réalisées du point de vue de la clarification de l’interaction entre les différents facteurs entraînant la formation de macules dépigmentées. L’interaction complexe entre l’épiderme contenant les mélanocytes et le système immunitaire permet ainsi de mieux caractériser les signaux conduisant à la perte des mélanocytes.
Des avancées récentes ont également permis de mieux comprendre le rôle complexe joué par un sous-type spécifique de cellules T : les cellules mémoires T résidentes.