
Actualités dans la maladie de Kawasaki
La maladie de Kawasaki, identifiée il y a plus de 60 ans, reste aujourd’hui une énigme dans tous ses aspects avec d’importants besoins non satisfaits, tels qu’un diagnostic précoce et fiable et un traitement qui permette d’empêcher le développement des complications cardiaques chez tous les patients.
Les récentes recommandations d’experts internationaux et la parution du protocole national de diagnostic et de soins ainsi que de la fiche urgence Orphanet visent à améliorer sa prise en charge globale, particulièrement celle des enfants de moins de 1 an qui ont un risque accru de non-réponse au traitement par immunoglobulines intraveineuses et d’anévrysme coronaire.

Dermatoses infectieuses de l’enfant
Les dermatoses infectieuses de l’enfant sont fréquentes et variées. Elles constituent plus du tiers des motifs de consultation dermatologique aux urgences pédiatriques [1]. Toute éruption pustuleuse ou bulleuse doit faire rechercher une cause infectieuse, bactérienne, virale, fongique ou parasitaire en raison de sa potentielle gravité.
Il faut savoir identifier les urgences vitales d’origine infectieuse (tableau I) et connaître les modalités de prise en charge. Ces dernières ont déjà fait l’objet d’un article. Devant la multitude d’étiologies possibles, seules les infections les plus fréquentes en dermatologie pédiatrique seront détaillées ici. Les infections cutanées spécifiques à la période néonatale ne seront pas abordées.

L’hyperhidrose : mieux la comprendre pour mieux la traiter
L’hyperhidrose peut altérer considérablement la qualité de vie et mérite un diagnostic précis. On distingue deux formes d’hyperhidrose : primaire, d’origine génétique ou secondaire. L’anamnèse et la clinique permettent le plus souvent d’orienter le diagnostic.
Les traitements de l’hyperhidrose primaire peuvent être locaux, systémiques, médicaux ou chirurgicaux.
Les injections de toxine botulique sont très efficaces dans l’hyperhidrose axillaire, palmaire et le syndrome de Frey.

Actualités sur le zona et la varicelle
Le virus de la varicelle et du zona (VZV), un agent pathogène commun et ubiquitaire limité à l’homme, provoque une infection primaire (varicelle) suivie d’un état de latence dans les ganglions sensoriels. Le virus peut se réactiver, provoquant un zona et entraînant une morbidité importante.
L’introduction de vaccins vivants atténués a provoqué la diminution de leur incidence.
En plus de l’aciclovir, le valaciclovir et le famciclovir, la brivudine et l’aménamévir pourraient ouvrir une nouvelle ère de la thérapie anti-VZV. Le chlorhydrate de valnivudine et le stéarate de valomaciclovir ainsi que plusieurs nouvelles molécules en phase avancée de développement sont potentiellement de bons candidats anti-VZV. La faible efficacité dans le contrôle et la prévention de la névralgie post-herpétique incite au développement de nouveaux médicaments anti-VZV.

Traitement du prurit chronique : où en est-on ?
Le prurit est un symptôme responsable d’une altération majeure de la qualité de vie, avec jusqu’à présent un arsenal thérapeutique limité. Le prurigo est le modèle d’évaluation du prurit et sa définition récente a permis la mise en place de nombreux essais cliniques.
À côté des traitements disponibles, d’efficacité souvent modeste et avec un niveau de preuve limité, de nouvelles molécules devraient être prochainement disponibles. Le dupilumab et le nemolizumab ont montré leur efficacité dans des essais cliniques de phase III (2e essai en cours pour le nemolizumab).
Dans le prurit urémique, la révolution est la commercialisation de la difélikéfaline, agoniste sélectif des récepteurs -> opioïdes, pour les patients hémodialysés.

Comment je prends en charge une pemphigoïde cicatricielle
La pemphigoïde cicatricielle est une maladie bulleuse auto-immune rare dont le diagnostic est parfois souvent méconnu, source d’errance diagnostique pour les patients. Pourtant, une analyse clinique rigoureuse complétée par des examens paracliniques bien choisis et correctement interprétés permet d’aboutir au diagnostic.
La gravité dépend du type de muqueuses atteintes. En effet, les atteintes ophtalmologiques, laryngées et œsophagiennes menacent le pronostic fonctionnel voire vital.
Le traitement repose dans tous les cas sur la dapsone accompagnée d’un traitement local adapté au type d’atteinte. En cas d’atteinte sévère, il faudra lui adjoindre un immunosuppresseur (cyclophosphamide ou rituximab).
Une évaluation et un suivi pluridisciplinaire coordonnés par le dermatologue sont nécessaires au long cours, associés parfois à des soins de support. Les centres de référence et les associations de patients peuvent être d’une grande aide pour la prise en charge.

Des dermatoses inflammatoires chroniques aux maladies rares de la peau : qu’attend-on de la prise en charge aujourd’hui ?
C’est dans le cadre des dernières Journées Dermatologiques de Paris que le laboratoire Almirall a organisé un symposium satellite sur le thème “Des dermatoses inflammatoires chroniques aux maladies rares de la peau : qu’attend-on de la prise en charge aujourd’hui ?” qui a réuni de nombreux dermatologues autour des Prs Christine Bodemer et Jean-David Bouaziz et du Dr Ziad Reguiaï. En voici les points forts.

Comment je traite un eczéma des mains résistant aux corticoïdes
L’eczéma des mains est une dermatose inflammatoire très fréquente. L’impact sur la qualité de vie et le retentissement socioprofessionnel (notamment la réduction de la capacité de travail) peuvent être considérables. Sa prise en charge diagnostique et thérapeutique représente un défi du fait du caractère multifactoriel, de la chronicité et de la résistance aux dermocorticoïdes dans de nombreux cas.
Cet article fait la revue des autres thérapeutiques topiques et systémiques disponibles et des nouvelles molécules en développement.

Biothérapies et grossesse : mise au point
Un contrôle des pathologies inflammatoires et auto-immunes est nécessaire au cours de la grossesse, une atteinte sévère pouvant avoir des répercussions sur le déroulement de celle-ci. Cependant, peu de données sont disponibles concernant l’innocuité de la prise de biothérapies au cours de la grossesse/l’allaitement, la plupart d’entre elles ayant un passage placentaire.
En cas de psoriasis et de nécessité d’une biothérapie, le certolizumab devra être donné en première intention et pourra être poursuivi pendant toute la durée de la grossesse. Il est recommandé d’arrêter les autres anti-TNF, l’ustékinumab ou le sécukinumab au début du 3e trimestre. En l’absence de données, les autres biologiques dans le psoriasis ne sont pour l’instant pas recommandés.
En cas d’urticaire chronique et d’absence d’alternative possible, l’omalizumab pourra être prescrit au cours de la grossesse. Le dupilumab quant à lui n’est pas conseillé (lui préférer la corticothérapie locale ou la ciclosporine), de même que le rituximab (excepté en cas de pronostic vital ou d’organe engagé).
En cas de situation particulière avec données insuffisantes, un avis peut être pris auprès du CRAT.

Traiter un mélasma chez une personne à peau foncée
Le mélasma est un motif de consultation fréquent chez les sujets de phototype foncé. Sa prise en charge est un véritable défi. La photoprotection contre les UV et la lumière visible est une étape indispensable. Le trio dépigmentant de Kligman est le traitement le plus efficace. Les lasers ne sont pas préconisés chez les sujets à peau mate. Des peelings superficiels peuvent être indiqués en 2e intention. Ils nécessitent une photoprotection ainsi que l’usage de dépigmentant avant et après les séances, et de faire un ou deux passages. L’acide tranexamique per os a sa place dans l’arsenal thérapeutique. Il est indiqué dans les cas réfractaires.
Le mélasma est une maladie chronique. Sa prise en charge nécessite un traitement d’attaque et un traitement d’entretien à maintenir longtemps.