Un érythème des mains et des pieds

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Une femme de 31 ans, infirmière en pédiatrie, consulte pour l’apparition depuis 3 jours d’un érythème acral des mains et des pieds.

Elle a présenté avant l’éruption des symptômes pseudo-grippaux à type de fébricule, asthénie et myalgies.

Cet érythème s’accompagne d’arthralgies intenses des extrémités handicapant la mobilité, sans arthrite ni synovite.

Vous constatez un érythème en nappes, finement purpurique, affectant les mains et pieds et remontant aux poignets et tiers inférieurs des jambes.

Quel diagnostic proposez vous ?

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Nous avons retenu le diagnostic de syndrome éruptif en gants et chaussettes. La sérologie parvovirus B19 était positive en IgM signant la primo-infection. Le “purpura gants et chaussettes” (PGC) est l’une des présentations de l’infection à parvovirus B19 et concerne notamment les jeunes adultes. Il se caractérise par un érythème et un œdème douloureux de distribution acrale, puis des pétéchies et purpura des paumes et des plantes. L’infection au parvovirus B19 est très polymorphe et généralement bénigne chez le patient immunocompétent. L’évolution est spontanément favorable en quelques semaines sans séquelle, sans traitement spécifique. Comme tout exanthème paraviral, le PGC n’est pas exclusivement associé au Parvovirus B19. D’autres virus tels que l’EBV et CMV ont été associés à cette même sémiologie.

Le Parvovirus B19 (PVB19) est un virus à ADN, ubiquitaire, ciblant les progéniteurs érythropoïétiques. La présentation d’une primo-infection peut comprendre des manifestations dermatologiques, rhumatologiques, hématologiques, peut-être asymptomatiques. Elle est très rarement fatale, sauf sujet fragile. Le virus est notamment à l’origine d’un exanthème infectieux qui porte le nom de mégalérythème épidémique, ou cinquième maladie. C’est, en effet, le cinquième des six exanthèmes viraux les plus fréquents chez l’enfant, chacun nommé tour à tour selon la date de leur description.

La primo-infection au PVB19 survient majoritairement dans l’enfance, et concerne les enfants d’âge scolaire (2-10 ans) avec un second pic de fréquence chez l’adulte, et une prévalence qui augmente avec l’âge. La majorité des adultes sont ainsi immunisés (50 à 80 % des adultes ont des IgG spécifiques). En revanche, 30 à 40 % des femmes enceintes ne sont pas immunisées, ce qui implique une vigilance accrue pour leur entourage.

La transmission se fait principalement par voie respiratoire, via des gouttelettes, sanguines, et par voie materno-fœtale (avec un risque fœtal, notamment en début de grossesse). Cette infection[...]

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À propos des auteurs

Service de Dermatologie, GHT NOVO, PONTOISE.

Service Dermatologie, Hôpital René Dubos, Pontoise. Secrétaire Général de l’association ville-hôpital ResoPso.