Physiopathologie et rôle de l’inflammation de type 2 dans le prurigo nodulaire

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Définition

Au sens strict du terme, le prurigo nodulaire est la forme la plus sévère et la plus fréquente de prurigo chronique, ou bien la forme au cours de laquelle les nodules prédominent ou sont les seules lésions. En pratique, ce terme est souvent utilisé pour parler du prurigo chronique, ce d’autant plus que les Américains l’utilisent volontiers plutôt que le terme de prurigo chronique, qui a été validé au niveau européen [1].

Le prurigo chronique est une maladie définie par la présence d’un prurit chronique pendant au moins 6 semaines, d’antécédents et/ou de signes de grattage répété, et de multiples lésions cutanées prurigineuses localisées ou généralisées (papules, nodules et/ou plaques blanchâtres ou rosées) [2]. Le prurigo chronique est dû à une sensibilisation neuronale au prurit et au développement d’un cycle vicieux prurit-grattage. Le prurit chronique peut être d’origine dermatologique, systémique, neurologique, psychiatrique/psychosomatique, mixte ou indéterminée [2].

Cinq formes ou types cliniques ont été décrits [2, 3] : le prurigo chronique peut être papuleux, nodulaire, en plaques, ombiliqué ou linéaire. Ces différents types peuvent coexister ou se succéder (fig. 1). On distingue le type papuleux (papules prurigineuses de diamètre < 1 cm), le type nodulaire (= prurigo nodularis, nodules prurigineux en forme de dôme de diamètre > 1 cm), le type en plaques (plaques plates prurigineuses de diamètre > 1 cm, souvent sur la partie inférieure de la jambe), le type ombiliqué (ulcères avec bordure prurigineuse) ou le prurigo linéaire (lésions prurigineuses disposées de façon linéaire) [2, 3]. Tous ces phénotypes cliniques de prurigo chronique présentent des caractéristiques similaires, ce qui confirme qu’ils peuvent être regroupés sous le terme générique de prurigo chronique [4].

Physiopathologie : la sensibilisation au prurit

La physiopathologie est, elle aussi, commune (fig. 2). Le prurigo chronique est donc une conséquence du cercle vicieux prurit-grattage et de la sensibilisation au prurit, c’est-à-dire d’un état de réactivité accrue des neurones impliqués dans la[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, CHRU, BREST. Laboratoire Interactions Epithéliums Neurones, LIEN, Université de BREST.