L’érythrodermie est un diagnostic clinique défini par un érythème avec desquamation touchant plus de 80 à 90 % de la surface corporelle, prolongé depuis plusieurs semaines et compliqué d’un retentissement de l’état général.
La surface cutanée atteinte varie de 80 à 90 % selon la littérature [1]. Il faut retenir un érythème avec desquamation diffuse, touchant la quasi-totalité du tégument.
L’évolution considérée comme prolongée n’est pas définie strictement, une durée d’évolution “de plusieurs semaines” est le plus souvent rapportée [1]. Le critère d’évolution prolongée est important pour distinguer une érythrodermie d’un exanthème.
L’érythrodermie est un syndrome inflammatoire rare nécessitant le plus souvent une hospitalisation en urgence.
Les études épidémiologiques proviennent surtout de données occidentales. L’incidence annuelle est estimée à 1 à 2 pour 100 000 habitants en Europe [2] avec une prédominance masculine [1]. Dans une étude prospective réalisée au Brésil, l’âge médian au diagnostic était de 57 ans [3]. La prise en charge est, en général, assurée par des dermatologues dans un service hospitalier [2].
L’examen clinique est nécessaire et suffisant pour poser le diagnostic d’érythrodermie.
L’interrogatoire est une étape importante. Il va permettre de suspecter le diagnostic et d’orienter le bilan étiologique en estimant une durée d’évolution, l’évaluation des signes fonctionnels, la recherche des antécédents généraux, en particulier d’un antécédent de dermatose personnelle, ainsi que la prise de nouveaux médicaments.
L’examen physique d’un patient érythrodermique comprend un examen cutané, ganglionnaire et général afin d’évaluer le retentissement hémodynamique.
Deux signes cutanés sont constants (fig. 1) :
– l’érythème généralisé, inflammatoire, pouvant être violacé aux extrémités, avec un degré variable d’intensité ;
– des squames constants, plus ou moins fins ou larges ;
L’érythème sur peau foncée peut être difficile à diagnostiquer, masqué par une desquamation confluente blanchâtre. D’autres signes peuvent être observés :
– une pachydermie ou infiltration cutanée se manifestant sous forme d’épaississement au niveau du dos ou des plis ;
– un œdème des membres inférieurs et/ou du visage avec une modification des rides laissant place à un faciès léonien avec un possible ectropion des paupières ;
– des vésicules parfois ;
– des[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire