Œdème du visage : comment s’orienter ?

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Le terme “œdème” vient du grec ancien oídêma qui signifie “gonflement, tumeur”. En médecine, il désigne une enflure non douloureuse, qui est produite par une infiltration séreuse dans les tissus et qui se distingue des autres enflures parce qu’elle garde quelque temps l’impression des doigts. Il est parfois difficile de le distinguer cliniquement des dermatoses avec infiltration cellulaire prédominante responsable d’une tuméfaction mais sans signe du godet. Dans cet article, nous nous intéresserons aux étiologies des “visages gonflés”. Elles peuvent être d’ordre immuno-allergologiques, inflammatoires, infectieuses, métaboliques, tumorales ou vasculaires. Pour nous aider dans la démarche diagnostique, nous séparerons les œdèmes du visage en œdème aigu ou fugace, avec un retour complet à l’état normal entre les éventuelles poussées, et œdème chronique, persistant ou fluctuant, sans retour à l’état normal. Le tableau I résume l’ensemble des étiologies.

Œdème aigu

La cause la plus fréquente d’œdème du visage est l’angioœdème histaminique (également appelé urticaire profonde) dans le cadre d’une urticaire chronique ou aiguë récidivante. Il se présente sous forme d’une tuméfaction ferme, pâle et mal limitée et s’accompagne d’une sensation de tension (parfois douloureuse) plus que d’un prurit en comparaison à l’urticaire superficielle (fig. 1). Les lésions sont récidivantes avec toujours un retour à l’état normal en 48 à 72 h environ. Le diagnostic est facile quand il y a des lésions d’urticaire superficielle associées, mais dans 10 % des cas, les angioœdèmes sont isolés. Ils sont responsables d’une altération importante de la qualité de vie des patients du fait de la localisation au visage avec retentissement esthétique, mais aussi fonctionnel s’ils atteignent les paupières ou la région buccale. Bien qu’impressionnant, il n’y a pas de mise en jeu du pronostic vital (pas de risque d’asphyxie). Le traitement repose sur les antihistaminiques, à dose optimisée si nécessaire, et sur l’omalizumab (anticorps monoclonal anti-IgE) en cas d’échec dans l’urticaire chronique [1].

En cas d’angioœdème de survenue aiguë dans les 2 h suivant le contact avec un allergène (médicament, aliment, piqûre d’hyménoptère, injection de produit de contraste iodé, etc.) il faudra évoquer le diagnostic d’allergie IgE-médiée. Généralement, l’œdème n’est pas isolé et s’accompagne d’un rash ou d’une urticaire généralisée et de[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie et Allergologie, hôpital Tenon, PARIS.