L’ulcère de jambe est défini comme une plaie située entre le genou et jusqu’à 2 cm sous les malléoles, ne cicatrisant pas depuis plus de 4 semaines malgré des soins correctement réalisés. La prévalence est estimée entre 0,5 et 1 % de la population générale et augmente avec l’âge. La prise en charge thérapeutique d’un ulcère de jambe repose avant tout sur le traitement de la cause. En parallèle, la réalisation de soins locaux adaptés est la base essentielle de la prise en charge.

L’antalgie

Avant de réaliser les soins, il faut commencer par anticiper la douleur pouvant être induite. En effet, 50 à 70 % des patients ayant des ulcères chroniques se plaignent de douleur et celle-ci est très fréquemment exacerbée pendant les soins, pouvant avoir un impact majeur sur la qualité de vie [1]. Dans l’étude MAPP, étude observationnelle française portant sur plus de 800 médecins et près de 2000 ulcères, le retrait du pansement et le nettoyage de la plaie étaient douloureux dans 97 % des cas [2].
Pour cette raison, il peut être nécessaire de prévoir une prémédication par des antalgiques ou des anxiolytiques en cas d’anxiété associée aux douleurs. Après le retrait du pansement, qui doit être humidifié pour limiter la douleur, la détersion est l’étape la plus sensible. L’utilisation d’un anesthésiant local est indispensable. La crème EMLA est la seule à avoir l’AMM dans les ulcères et doit être appliquée pendant 30 à 60 minutes avant le soin, en couche épaisse sous un pansement occlusif. La lidocaïne en gel ou en spray (non remboursé) n’a pas l’AMM mais a l’avantage d’avoir un délai d’action plus rapide : 10-15 minutes. L’utilisation d’un mélange de protoxyde d’azote + oxygène (Kalinox, Entonox) pendant le geste a montré sa bonne efficacité [3].

Les différentes étapes des soins

La première étape est le nettoyage de la plaie qui doit se faire à l’eau et au savon. Il n’y a pas d’intérêt à l’utilisation d’antiseptiques, sources d’eczéma de contact[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.