Un accident de photothérapie UVB

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Cas clinique

Il s’agit d’un patient âgé de 39 ans, de phototype II, sans antécédents notables, qui consulte le dermatologue pour une éruption quasi généralisée épargnant le visage et les extrémités. Le diagnostic de psoriasis en gouttes disséminé est porté par notre confrère, sans facteur déclenchant retrouvé à l’interrogatoire. Une décision de photothérapie UVB est prise (UVB-TLO1). Une information orale est prodiguée, notamment sur l’importance de garder son slip, de tenir les poignées en haut de la cabine et des lunettes de protection sont fournies par le dermatologue. Une pancarte de grande taille présente près de la cabine précise les précautions à prendre vis-à-vis du soleil et des médicaments photosensibilisants.

Lors de la 3e séance, le patient reste 15 min dans la cabine suite à une erreur de programmation des doses alors qu’en théorie la séance devait durer moins de 5 min. À la sortie de cabine, le patient ne présente pas d’érythème, juste un simple échauffement. Le dermatologue prescrit de l’acide salicylique et un protecteur gastrique. Il prévient le patient de la survenue probable d’un “énorme coup de soleil” et lui laisse son numéro de portable en cas de problème.

Au final, la gestion de cet accident a été chaotique car le patient n’a pas réussi à joindre le dermatologue, a été vu aux urgences puis par son médecin traitant avant d’être hospitalisé 24 h après l’accident au service des brûlés du CHU. Il a été hospitalisé 10 jours, a reçu des antalgiques majeurs, des soins de réhydratation et 3 pansements ont été réalisés au début sous anesthésie générale.

Discussion médico-légale

Il s’agit d’une brûlure cutanée étendue (1er degré 55 % et 2e degré superficiel 40 %) provoquée par la photothérapie prescrite pour un psoriasis en gouttes généralisé. L’indication est tout à fait licite [1].

Il n’a pas été reproché au dermatologue un défaut d’information car celui-ci a délivré une information orale conforme [2], accompagnée d’une affiche informative près de la cabine de photothérapie. Le dermatologue reconnaît avoir fait une erreur technique (programmation d’une dosimétrie trop forte). La maintenance de la cabine a été vérifiée et parfaitement assurée. Le dommage est en lien direct et certain avec la brûlure par surdosage UVB. Le retentissement psychologique a été important avec prescription d’anxiolytiques et d’antidépresseurs.

À l’examen clinique, lors de l’accedit, l’état cutané du patient était très satisfaisant : aucune[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Institut Arthur Vernes, PARIS.