Une cellule inflammatoire, une maladie ?
N. ORTONNE
Département de Pathologie,
Hôpital Henri Mondor, Créteil.
Il est bien entendu impossible de dire qu’à un type cellulaire correspond une maladie inflammatoire dermatologique. C’est particulièrement vrai pour les pathologies infectieuses qui se manifestent plus généralement par des infiltrats polymorphes, dans lesquels tous les types cellulaires de l’inflammation peuvent coexister. Néanmoins, l’identification du ou des types cellules prédominant(s) dans les infiltrats cutanés est un des éléments clés du raisonnement diagnostique dermatopathologique. Ce raisonnement prend par ailleurs en compte l’architecture et la topographie des infiltrats (profondeur dans le derme, voire atteinte de l’hypoderme, densité et topographie précise) ainsi que les lésions élémentaires associées. Ces dernières peuvent s’intégrer dans un profil (pattern) inflammatoire (eczématiforme, dermatose d’interface lichénoïde…).
L’identification de lymphocytes dans le derme est un paramètre peu utile pour le diagnostic car ceux-ci sont presque constants dans les dermatoses inflammatoires, en particulier dans le derme superficiel. Cependant, l’existence d’un infiltrat lymphocytaire ou lymphoplasmocytaire dermique profond et/ou hypodermique a une valeur diagnostique certaine, puisque cela restreint le champ des hypothèses diagnostiques, incitant à rechercher en premier lieu un lupus, un lymphome cutané primitif ou secondaire, ou une infection (borréliose, par exemple) ou réaction à piqûre d’insecte.
La présence de polynucléaires neutrophiles, éosinophiles ou de granulomes histiocytaires est quant à elle d’une grande valeur diagnostique. L’identification de polynucléaires éosinophiles (PNéo) permet par exemple d’évoquer plus particulièrement certaines maladies, comme illustré dans l’algorithme présenté dans la figure 1. La présence de PNéo dans le derme superficiel associée à des lésions épidermiques ou folliculaires permettra ainsi d’évoquer une pemphigoïde (fig.2A),[...]
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