Prurits dermatologiques

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Le prurit est défini comme “une sensation désagréable conduisant au besoin de se gratter”. Il est le symptôme fonctionnel le plus fréquent en dermatologie et par conséquent un motif fréquent de consultation. Le prurit est retrouvé chez 54 % des patients de dermatologie [1]. Sa prévalence dans la population générale est de 8,4 % pour le prurit aigu et de 13,5 % pour le prurit chronique [1, 2].

Les causes dermatologiques de prurit sont fréquentes et nombreuses. Le prurit fait partie intégrante de certaines dermatoses (dermatite atopique ou gale) et peut être présent de manière variable dans certaines autres (lupus, pityriasis lichénoïde…).

En pratique, 2 cas de figure se présentent en consultation :

  • dans le premier, le patient consulte avec des lésions cutanées associées à des démangeaisons ;
  • dans le second, le prurit est le motif de consultation. Dans cette situation, le dermatologue caractérise le prurit pour orienter sa démarche diagnostique puis effectue un examen du tégument à la recherche d’une dermatose sous-jacente. En l’absence de signe dermatologique, le prurit peut être le premier symptôme d’une pathologie dont les lésions cutanées surviennent secondairement.

Dans cet article nous abordons les prurits dermatologiques qui sont classiquement classés en 2 groupes : les formes généralisées et les formes localisées.

Démarches diagnostiques

1. Sémiologie

L’interrogatoire est la pierre angulaire de l’examen clinique pour le diagnostic étiologique du prurit. Il permet tout d’abord d’éliminer facilement les diagnostics différentiels que sont les paresthésies et dysesthésies. Les caractéristiques sémiologiques et le retentissement du prurit sont également définis et orientent dans une grande partie des cas le diagnostic (tableau I). L’intensité du prurit est parfois difficile à évaluer, l’aide d’une grille d’évaluation peut être utile (échelle de visualisation analogique ou échelle 5-D itch) [3].
Certains éléments orientent l’étiologie (prurit familial pour une gale) mais d’autres sont à interpréter avec prudence comme le caractère diurne (la plupart[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, CHRU, BREST. Laboratoire Interactions Epithéliums Neurones, LIEN, Université de BREST.