L’acné sévère du nourrisson est une pathologie rare dont l’histoire naturelle est mal connue et dont les données évolutives, en particulier à long terme, sont très peu documentées dans la littérature.
Il s’agit d’une dermatose inflammatoire chronique cliniquement proche de l’acné juvénile. Elle se manifeste en effet par des lésions comédoniennes, inflammatoires et parfois kystiques du visage, en particulier des joues (fig. 1). Des signes cliniques de virilisation associés doivent faire évoquer différentes étiologies : tumeurs surrénaliennes, hyperplasie congénitale des surrénales, tumeurs gonadiques. En fait, l’association de l’acné infantile à une endocrinopathie est très rare, contrairement à l’acné prépubertaire.
L’acné du nourrisson doit être distinguée de deux entités néonatales plus fréquentes, souvent modérées et transitoires : la pustulose céphalique néonatale (20 % des nouveau-nés) et l’hyperplasie sébacée néonatale (30 à 50 % des nouveau-nés). Ces deux affections, très différentes cliniquement, sont parfois -appelées à tort “acnés néonatales”.
>>> La pustulose céphalique néonatale est due à une colonisation de la peau par Malassezia. Elle apparaît généralement au cours de la 3e semaine de vie sous la forme d’une éruption pustuleuse monomorphe non comédonienne des convexités du visage, et disparaît spontanément en quelques semaines sans laisser de cicatrices (fig. 2).
>>> L’hyperplasie sébacée correspond à un phénomène de rétention sébacée, probablement stimulée par le passage transplacentaire des androgènes maternels. Elle se caractérise par une éruption à type de pseudo-grains de milium des joues, du nez et de la lèvre supérieure et disparaît spontanément en quelques semaines (fig. 3).
L’acné du nourrisson doit être également différenciée des lésions d’origine infectieuse (infections à mycobactérie, à pyogènes), des tumeurs bénignes de la face (pilomatricome, kyste dermoïde) et des autres dermatoses inflammatoires chroniques rares du visage (pyodermites froides, rosacée de l’enfant).
Du fait de sa rareté, l’acné du nourrisson est souvent diagnostiquée avec retard et pose des problèmes thérapeutiques. Les formes sévères peuvent en outre -s’accompagner de cicatrices, le plus souvent atrophiques mais parfois affichantes.
Sur le plan thérapeutique, les traitements proposés restent classiques. Ils ne sont pas différents de ceux que l’on propose dans l’acné pubertaire, hormis le recours aux cyclines orales, contre-indiquées chez l’enfant de moins de 8 ans en raison du risque de coloration jaune des dents.
L’isotrétinoïne est un traitement d’exception des formes sévères nodulokystiques[...]
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