1. Certains aspects physiologiques prêtent rarement à confusion. Les lignes de démarcation pigmentaire dites de Futcher ou de Voigt, de signification inconnue, séparent des zones plus claires et plus sombres. Les plus fréquemment observées (type A) croisent obliquement les bras, mais on peut en voir sur les membres inférieurs (type B), ainsi qu’une simple ligne claire verticale médiothoracique (type C) parfois croisée par des lignes claires incurvées joignant les aréoles.
Une pigmentation intrabuccale physiologique est également possible, de même que des macules plantaires et une mélanonychie longitudinale multiple, quasi constante après un certain âge. Des irrégularités du teint du visage (nez et zone médiofaciale physiologiquement plus clairs, par exemple) peuvent être source de préoccupation ; elles s’accentuent parfois sous l’effet des changements climatiques ou des frottements.
2. L’hyperpigmentation post-inflammatoire peut persister des semaines, des mois, voire parfois des années ; c’est un problème quotidien sur une peau très pigmentée. Il est important de prendre conscience que la pigmentation peut être en fait per-inflammatoire, l’érythème étant masqué par le pigment. L’erreur serait de croire à une séquelle pigmentaire alors qu’il existe une inflammation active accessible au traitement, par exemple une acné ou un lichen.
3. Toute hyperpigmentation risque d’être aggravée par des frottements, même sans lichénification. Comme les peaux foncées contiennent de la mélanine jusque dans la couche cornée, certains patients ont l’impression que des toilettes énergiques et abrasives éliminent le pigment alors qu’elles stimulent en fait l’inflammation et l’activité mélanocytaire.
4. L’hypomélanose maculeuse progressive, autrefois appelée “dyschromie créole”, correspond à des taches claires, arrondies d’environ 1 cm, monomorphes, à contours estompés, confluant dans les régions médianes du tronc et pouvant s’étendre jusqu’à la racine des membres. Elle touche des sujets jeunes de phototype intermédiaire et de toute origine géographique. La gêne esthétique est variable. Les patients arrivent souvent chez le dermatologue après plusieurs essais infructueux d’antifongiques. Pour certaines équipes, il y aurait à l’origine un déséquilibre de la flore cutanée avec prolifération d’une variété particulière de Propionibacterium responsable d’une fluorescence rouge en lumière de Wood. L’héliothérapie et les UV améliorent parfois les choses (avec ou sans traitement antibactérien). Cette affection banale est facile à reconnaître mais il faut être attentif aux diagnostics différentiels : eczématides, dermatite atopique, “vitiligo minor”, pityriasis lichénoïde chronique, mycosis fongoïde, sarcoïdose, lèpre, etc.
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