Editorial

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Quel plus beau rêve en médecine que celui de voir disparaître une maladie ! Rarement, telle situation a été vécue. Ce fut le cas, grâce à la vaccination, pour la variole et la poliomyélite devrait suivre le même chemin… Inimaginable il y a encore 3 ans, la mise à disposition depuis 2014 de nouvelles molécules permet de toucher du doigt le rêve de l’éradication du virus de l’hépatite C (VHC). Ce qui fait toute l’originalité de cette possible éradication, c’est qu’il s’agit là de traitements curatifs et non préventifs. En effet, l’arrivée de nouveaux antiviraux d’action directe (AADs) permet de guérir plus de 95 % des patients. C’est la première fois dans l’histoire de la médecine qu’une maladie chronique est guérie grâce à un traitement médical et peut, de ce fait, à terme disparaître.

En vertu d’une prise de conscience précoce du réel problème de santé publique représenté par l’hépatite C, professionnels de santé, patients et autorités de tutelle se sont très tôt mobilisés, faisant aujourd’hui de la France l’un des premiers pays en termes de dépistage et d’accès aux traitements. Véritable révolution thérapeutique de par les taux de guérison, les AADs ont permis un raccourcissement significatif des durées de traitement (8 ou 12 semaines versus 24 ou 48 historiquement) et apporté aux patients une excellente tolérance.

Changement de paradigme désormais, celui de l’universalité. Universalité de la guérison, universalité depuis avril 2017 de l’accès aux traitements, quel que soit le stade de fibrose, supposant désormais l’universalité du dépistage. Les recommandations du rapport Dhumeaux 2016 [1] sont, en population générale, en faveur d’un dépistage au moins une fois dans la vie de tout individu et pour les populations à risque vis-à-vis du VHC (usagers de drogues et personnes incarcérées notamment) plaident pour un dépistage idéalement semestriel.

Les enjeux désormais sont donc doubles. Certes, celui d’un dépistage du VHC nécessairement élargi et optimisé afin d’identifier tous les porteurs d’hépatite C mais également celui du suivi des patients guéris. Les traitements actuels permettent, outre la guérison virologique, d’améliorer la qualité de vie, la fibrose intra-hépatique et le pronostic des patients. Le fait d’être guéri de l’hépatite C diminue la mortalité et le risque de complications hépatiques (cirrhose et carcinome hépatocellulaire) et extra-hépatiques.
Définir le pronostic à long terme de ces patients après guérison virologique suppose la prise en considération du stade initial de fibrose et des facteurs de comorbidité associés tels que la consommation d’alcool, l’obésité et le diabète. La tentation pourrait être grande, à l’ère du traitement universel, de ne plus s’encombrer de l’évaluation préthérapeutique de la fibrose. Il faut continuer de souscrire[...]

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