Urticaire chronique spontanée : le fardeau de la maladie
L’urticaire chronique spontanée (UCS) est une dermatose inflammatoire chronique. C’est une maladie fluctuante, imprévisible, avec une histoire naturelle de poussée-rémission, et dont la physiopathologie reste partiellement inexpliquée.
Son impact est considérable sur la qualité de vie des patients. Elle interfère avec le sommeil, le travail, la scolarité, la vie sociale et affective.
Les troubles psychiatriques et les troubles émotionnels sont fréquents chez les patients atteints de cette pathologie. Une prise en charge globale est indispensable pour les aider au mieux.
Mes conseils dermatologiques sur Instagram
L’intelligence artificielle (IA) et les réseaux sociaux ont profondément transformé l’accès à la santé, contribuant à la rendre plus connectée, immédiate et accessible. Mais cette évolution s’accompagne d’un risque majeur : celui de voir la viralité l’emporter sur la véracité. La dermatologie, à la croisée de l’esthétique et du médical, est particulièrement vulnérable à cette dérive.
En France, nous ne sommes encore qu’une minorité de dermatologues, conscients de cet enjeu, à investir les réseaux sociaux pour y partager des contenus fiables, pédagogiques et accessibles. Pourtant, cette question cruciale de santé publique nécessite une mobilisation coordonnée et collective, impliquant différents acteurs.
Une marée rouge au retour des Antilles
Une patiente de 34 ans est hospitalisée en raison d’un vaste exanthème fébrile à 40 °C depuis 48 h, accompagnée d’arthromyalgies intenses, de nausées et de vomissements. Cet exanthème est survenu immédiatement après le retour d’un voyage de 15 jours en Guadeloupe. L’hémogramme montre une leucopénie à 2 600/mm3 et une thrombopénie à 73 000/mm3. Étrangement, l’exanthème rouge vif semble s’effacer net au bras droit après une prise de tension au brassard.
Quel diagnostic évoquez-vous ?
Orienter le traitement du psoriasis en fonction du choix de la cible
En 2025, le choix thérapeutique dans le psoriasis est très varié et s’oriente au profit du bien-être du patient. Tout dermatologue devrait savoir quelle conduite envisager devant un patient atteint de psoriasis et s’il convient de l’adapter entre le début de la prise en charge et le suivi. Aussi ne faut-il pas hésiter à changer de traitement, si lors de la réévaluation du patient, le PASI 90 et un PASI absolu < 3 ne sont pas obtenus ou si la tolérance est mauvaise. La méthode DELPHI peut aussi influencer les choix thérapeutiques dans le cas de psoriasis sans antécédents et sans comorbidités. Ce consensus traduit l’orientation des dermatologues experts dans le psoriasis vers les classes anti-IL17 ou IL23 après échec – ou intolérance – du méthotrexate en 1re ligne thérapeutique. Il ne faut pas oublier qu’il est possible, pour s’orienter dans les choix, de suivre les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). De même, les futures recommandations du groupe de recherche sur le psoriasis de la Société française de dermatologie (SFD) seront disponibles au dernier trimestre 2025.
Chirurgie dermatologique proche de l’œil : quand savoir passer la main ?
Le dermatologue peut être confronté, dans sa pratique, à des lésions palpébrales nécessitant une prise en charge chirurgicale.
Du fait de sa spécificité ainsi que de la proximité du globe oculaire et des voies lacrymales, cette chirurgie requiert des connaissances anatomiques et chirurgicales particulières pour garantir un bon résultat fonctionnel et esthétique.
Actualités sur les morphées
Les morphées se caractérisent par une fibrose cutanée pouvant parfois toucher les tissus profonds (fascia, muscle, os). Deux pics d’incidence (enfance et âge adulte) et une prédominance féminine ont été confirmés par de récentes méta-analyses. Sur le plan immunitaire, l’inflammation initiale (IFN-g, IL17A) évolue vers une fibrose stimulée par le TGF-b, avec l’IL6 jouant un rôle clé dans la différenciation Th17.
Les progrès diagnostiques incluent l’échographie haute fréquence, l’élastographie et des scores cliniques (LoTSS, MAM), permettant une évaluation plus précise de l’activité et des dommages de la maladie. Le traitement repose classiquement sur l’association méthotrexate-corticostéroïdes en cas de formes étendues ou sévères, avec l’émergence de nouvelles thérapeutiques (tocilizumab, inhibiteurs de JAK) en cas de forme réfractaire. Les séquelles esthétiques sont prises en charge par la chirurgie réparatrice (graisse autologue, lasers), et l’évaluation de la qualité de vie, souvent sous-
estimée, progresse grâce à des outils dédiés comme le LoSQI.
Toxidermies chez le sujet âgé
Les toxidermies sont fréquentes chez le sujet âgé. La polymédication en est un facteur favorisant et l’enquête médicamenteuse est souvent délicate. Il faut rechercher l’automédication, fréquente chez le sujet âgé. De plus, les comorbidités du sujet âgé et le vieillissement physiologique peuvent modifier l’élimination des médicaments, en particulier en cas d’insuffisance rénale.
Devant un exanthème maculopapuleux, il faut arrêter le plus précocement possible le ou les médicaments imputables et rechercher des signes de gravité en rapport avec un DRESS ou une nécrolyse épidermique toxique, qui sont de plus mauvais pronostic et qui ont un taux de mortalité plus élevé chez le sujet âgé.
Devant une éruption eczématiforme chronique, il faut rechercher l’introduction d’un médicament inducteur (inhibiteurs calciques, diurétiques thiazidiques, statines…) jusque 3 mois avant le début de l’éruption. Le mécanisme physiopathologique semble être d’origine pharmacologique, expliquant la négativité des tests épicutanés dans ces éruptions. L’arrêt du médicament ne permet pas toujours la résolution de ces éruptions eczématiformes.
Des nodules plantaires douloureux au retour de la piscine
Une petite fille de 6 ans est adressée en consultation pour la survenue de nodules plantaires inflammatoires et douloureux des deux voutes plantaires depuis 48 h (fig. 1 et 2). Elle a présenté un seul pic fébrile à 39 °C. Elle est en bon état général. L’interrogatoire apprend que ces lésions plantaires sont survenues après un week-end passé à faire du trampoline et à jouer dans la piscine chez une amie. Vous constatez des pustules enchâssées sur deux orteils.
Quel diagnostic suspectez vous ?
Les atteintes buccales au cours des maladies bulleuses auto-immunes : comment les reconnaître et les prendre en charge ?
L’atteinte de la muqueuse buccale, parfois isolée, est fréquente au cours des MBAI avec atteinte muqueuse. Un bon examen clinique permet d’orienter le diagnostic et de choisir la zone à biopsier (en buccal et/ou extra-buccal). La réalisation des biopsies en bouche est très délicate et doit être réalisée, si possible, par un praticien entraîné, l’immunofluorescence directe étant indispensable pour confirmer le diagnostic. Des soins locaux bien conduits permettent de soulager le patient et d’accélérer la cicatrisation des lésions, en association avec le traitement systémique. La collaboration multidisciplinaire, en particulier avec le dentiste, est très importante tout au long de la maladie.
Séquences thérapeutiques dans le psoriasis : impact de la diminution des doses et de l’arrêt des traitements biologiques
L’administration à long terme des traitements biologiques peut impacter la qualité de vie des patients et soulève des questions sur leur sécurité à long terme. Bien que peu nombreuses, certaines études ont exploré les stratégies de réduction des doses, avec des résultats parfois encourageants (par exemple, chez les super répondeurs au guselkumab). Par ailleurs, un traitement intermittent chez les bons répondeurs pendant la phase d’entretien semble entraîner une perte progressive d’efficacité, variable selon la classe thérapeutique. Une majorité de patients récupèrent une bonne réponse en cas de retraitement, notamment avec les biologiques les plus récents.



