
Éditorial – Immunothérapie et thérapie ciblée étendent leur spectre d’action du mélanome métastatique au mélanome primitif
Un sujet de discussion et de réflexion, pour nous dermato-oncologues, est de savoir prendre la bonne décision entre immunothérapie avec un seul anticorps anti-PD-1 ou immunothérapie combinée, avec notamment l’ipilimumab chez un patient porteur d’un mélanome au stade métastatique. La réponse à cette question ne peut pas être complètement trouvée dans les livres ou à travers des recommandations, car elle fait appel à l’expertise professionnelle du médecin. En effet, elle implique l’évaluation la plus exacte possible du rapport bénéfice-risque pour le patient, rapport qui est différent pour chaque patient en fonction de son contexte global.

Actualités thérapeutiques dans le lupus cutané
Le lupus cutané peut se présenter comme une maladie cutanée isolée ou s’associer à un lupus systémique dont elle est l’une des manifestations les plus fréquentes. La prise en charge de cette maladie est mal codifiée et le traitement repose sur la sévérité de la maladie, l’association ou non à un lupus systémique et de nombreux autres facteurs. Les antipaludéens de synthèse en particulier l’hydroxychloroquine sont la pierre angulaire du traitement. Depuis quelques années, plusieurs molécules ont présenté des résultats à la fois très prometteurs, ou au contraire décevants. Une des grandes nouveautés est l’obtention d’une AMM européenne pour l’anifrolumab dans le lupus systémique qui semble donner des résultats particulièrement intéressants dans l’atteinte cutanée. Dans cet article, nous discuterons des actualités dans le traitement du lupus cutané.

Gestion du temps en cabinet libéral
La dermatologie libérale moderne exige non seulement des compétences médicales mais aussi des compétences managériales. À l’instar de la bonne gestion financière, une bonne gestion de la ressource temps participera à l’épanouissement du praticien et de son entourage, et à la satisfaction de ses patients. Bien gérer son temps et être organisé n’est pas inné mais est une compétence à acquérir et à améliorer. Il n’y a cependant pas de schéma pré établi et chacun est libre de ses choix de vie. Cet article expose quelques outils et réflexion de gestion du temps.

Traitements du VIH : mise au point pour le dermatologue
La prise en charge thérapeutique de l’infection par le VIH est basée sur les antirétroviraux qui inhibent le cycle réplicatif du VIH. Les cibles principales sont trois enzymes virales : la transcriptase inverse avec les inhibiteurs nucléosidiques (INTI) et non nucléosidiques (INNTI), la protéase avec les inhibiteurs de protéase (IP), et l’intégrase avec les inhibiteurs d’intégrase (INI). Il est actuellement largement admis qu’il faut débuter un traitement dès le diagnostic, quel que soit le niveau d’immunodépression du patient. Chez le patient naïf de traitement, les recommandations actuelles sont d’associer deux INTI soit avec un INI, ou avec un INNTI, ou enfin avec un IP boosté ; soit pour la première fois, positionnement d’une bithérapie associant un INI (Dolutegravir) avec un INTI (Lamivudine) en 1re ligne. Au cours du suivi, il faudra optimiser le traitement en le simplifiant ou en l’allégeant, permettant ainsi d’associer un bon contrôle de l’infection, à une qualité de vie conservée, une diminution du coût et une moindre toxicité.

Dermatologie sur peau noire : principaux pièges diagnostiques
Sur peau noire, de nombreuses dermatoses ont une présentation sémiologique particulière. L’hyperchromie ou l’aspect grisâtre remplacent souvent l’érythème. Certaines dermatoses inflammatoires ont des présentations particulières comme le lupus discoïde, la dermatomyosite avec son éruption pigmentée zébrée, la sclérodermie et ses dépigmentations vitiligoïdes mouchetées. Les lésions maculeuses hypochromiques doivent être distinguées : pityriasis versicolor, dyschromie créole, dartres, mycosis fongoïde et lèpre. Les lésions physiologiques ou particularités ethniques, telles que mélanonychies, pigmentations palmoplantaires, dermatosis papulosa nigra et kératose ponctuée des plis palmaires, méritent d’être connues afin de les différencier respectivement des mélanomes unguéaux ou acraux, carcinomes basocellulaires tatoués ou verrues.

Traiter tôt et fort : une solution d’avenir pour le psoriasis ?
Depuis une vingtaine d’années, la prise en charge du psoriasis modéré à sévère a été complètement révolutionnée par le développement des biothérapies. Celles-ci permettent une amélioration notable de la qualité de vie en contrôlant l’inflammation chronique. Ces traitements biologiques permettent une prise en charge globale du patient, de ses symptômes et de ses comorbidités.
On ne se pose désormais plus la question de la possibilité de traiter les patients atteints de psoriasis mais plutôt quel traitement choisir pour quel patient, à quel moment.
Un traitement précoce, dans les premières années d’apparition de la maladie aurait-t-il un impact sur l’évolution future de la dermatose inflammatoire chronique ? Peut-on espérer changer le cours de la maladie pour nos patients ?

Actualités en chirurgie de Mohs
La chirurgie de Mohs extemporanée est très peu répandue mais souvent évoquée comme la technique de référence pour limiter les récidives de certaines tumeurs cutanées. Des alternatives, réalisables par tous les dermatologues ayant une pratique chirurgicale, existent à condition de pouvoir collaborer étroitement avec un laboratoire de pathologie. La chirurgie micrographique bénéficie des progrès de l’imagerie cutanée ex vivo, de l’anatomopathologie sur lames numérisées et de l’intelligence artificielle, ce qui permet d’entrevoir dans un futur proche une nouvelle arme thérapeutique : le Mohs digital.

Peau et tabac (2e partie) : dermatoses faciales, cancers cutanés et lupus érythémateux cutané
Dans cet article, nous aborderons le rôle du tabac sur les dermatoses faciales, les cancers cutanés et le lupus érythémateux cutané. Le tabagisme semble être protecteur pour l’acné et la rosacée mais aussi pour les carcinomes basocellulaires ou le mélanome. En revanche, il favorise grandement les manifestations cutanées de lupus érythémateux systémique et il augmente le risque de carcinomes épidermoïdes cutanés.
Le tabac a aussi des effets négatifs sur bien d’autres dermatoses et, de façon générale, il est très toxique pour l’ensemble des organes. Le dermatologue doit donc proposer un sevrage tabagique à tous ses patients en s’appuyant sur le test de Fagerström pour évaluer leur degré de dépendance et proposer un accompagnement médical adéquat.

Œdème du visage : comment s’orienter ?
Cet article a pour but de décrire les différentes pathologies pouvant se présenter sous forme d’œdème du visage. Elles peuvent être d’ordre immuno-allergologiques, inflammatoires, infectieuses, métaboliques, médicamenteuses, tumorales ou vasculaires. On distingue les œdèmes aigus des œdèmes chroniques où, bien que pouvant être fluctuants, le visage ne revient jamais à un état normal. Les angioœdèmes histaminiques sont les causes les plus fréquentes d’œdème du visage. L’œdème isolé du visage persistant sans signe accompagnateur est rare. Il devra faire évoquer en priorité, et selon la présentation clinique, un syndrome cave supérieur, un lymphome, une granulomatose orofaciale, un syndrome du Morbihan ou une parasitose.

Place du traitement adjuvant et néoadjuvant dans le carcinome épidermoïde
Le carcinome épidermoïde cutané est le plus souvent guéri après chirurgie sauf pour les tumeurs à haut risque pour lesquelles il existe un risque important de récidive locale ou de métastases. Un traitement adjuvant par radiothérapie pourrait alors diminuer le risque de récidive locale ou à distance et améliorer la survie. Un traitement néoadjuvant peut être proposé en cas de tumeur inopérable pour améliorer le contrôle local et rendre un traitement ciblé possible. En pratique, l’immunothérapie a supplanté la polychimiothérapie dans la prise en charge des carcinomes épidermoïdes cutanés inopérables.