L’année thérapeutique 2022

L’année thérapeutique 2022
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Cette année, une attention particulière a été portée à la sélection des articles les plus pragmatiques. Tout comme l’année précédente, ce “Quoi de neuf ? ” a été articulé autour des observations et études originales, reconstructions et trucs et astuces en dermatologie chirurgicale qui pourront être utiles à tous, quel que soit le niveau de pratique chirurgicale. Bonne lecture !

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Les années précédentes, nous avions l’habitude de regretter que le nombre de lasers et autres techniques (ultrasons, radiofréquences fractionnées et non fractionnées, cryolipolyse, micro-ondes courtes, photobiomodulation par LED) apparaissant sur le marché soit toujours plus important, alors que le nombre d’études cliniques de qualité ne suivait pas la même progression. Disons-le clairement, l’année 2022 est bien meilleure et apporte beaucoup de réponses aux questions que l’on pouvait se poser sur l’intérêt réel des lasers et des techniques apparentées proposées dans de nombreuses dermatoses. Bref, nous progressons !

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Les exosomes, aussi nommés “nanoparticules lipidiques de la nature”, suscitent un intérêt débordant par leur capacité à transporter des messages biologiques (protéines fonctionnelles, acides nucléiques ou autre biomolécules appelées “cargos”) entre les cellules.
S’ils passionnent la recherche fondamentale, la recherche appliquée, tant en termes de diagnostic que de thérapeutique, n’en est pas moins friande.

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À la fin des années 1980, on prédisait la fin des maladies infectieuses qui avaient menacé l’humanité durant toute son histoire. L’arrivée du SIDA a sévèrement démenti ce sentiment. En 2019, nous avons vu l’apparition et l’émergence mondiale d’une maladie infectieuse entièrement nouvelle : la Covid-19. Et l’année 2022 a aussi marqué l’histoire de la médecine et des maladies infectieuses avec l’émergence de la variole du singe.

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2022 voit enfin l’arrivée des anti-JAK (JAKI) dans la pelade avec, depuis juillet 2022, une AMM pour le baricitinib (anti-JAK1 et 2) pour les pelades sévères de l’adulte mais pas encore de remboursement dans cette indication en mars 2023.
Le minoxidil per os à petites doses est de plus en plus utilisé aux États-Unis chez les patients tolérant mal les traitements locaux, mais également en première intention pour les alopécies androgénétiques masculines et féminines, avec plusieurs articles publiés cette année.
Le finastéride topique est commercialisé en Italie et en Espagne pour le traitement des alopécies androgénétiques mais pas en France et il existe, de toute façon, une absorption importante de ce produit qui en limite l’intérêt. Enfin, l’ANSM a rappelé aux prescripteurs par une circulaire la possibilité d’effets secondaires sexuels et de troubles de l’humeur, déjà bien connus avec le finastéride.

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L’acné est une pathologie très fréquente, affectant les adolescents et les adultes, et susceptible d’avoir un retentissement psychologique important. C’est une pathologie chronique dont la physiopathogénie est complexe, les principaux acteurs étant la glande sébacée, les kératinocytes du follicule pilosébacé et le microbiome cutané, dont le déséquilibre stimule l’immunité innée. La prise en charge de l’acné continue d’évoluer avec de nouvelles molécules à l’étude et des perspectives pour valider l’utilisation de certaines thérapies.

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L’hidradénite suppurée (HS) reste la dermatose inflammatoire responsable du plus lourd fardeau chez nos patients. Et pourtant, les avancées thérapeutiques sont plus lentes que pour le psoriasis, la dermatite atopique ou l’urticaire chronique. Sans doute ce constat est-il lié à la physiopathologie bien plus complexe de cette maladie. Difficile d’isoler ici une cytokine prédominante comme dans le psoriasis, une cible auto-immune bien identifiée comme les IgE dans l’urticaire. Néanmoins, l’arsenal thérapeutique s’élargit lentement, les essais cliniques ciblant d’autres molécules que les cytokines se multiplient et les espoirs sont réels dans les années qui viennent.

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Depuis plusieurs années maintenant, le dupilumab est indiqué dans le traitement de la dermatite atopique (DA) modérée à sévère de l’adolescent, et plus récemment de l’enfant à partir de 6 ans, en première ligne de traitement systémique. Les données d’efficacité et de tolérance sont assez semblables à celles de l’adulte dans les essais cliniques.

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Dans le mélanome, malgré des progrès thérapeutiques constants depuis 10 ans, une partie des patients vont finir par décéder de leur maladie. Le nombre des traitements augmente plus vite que notre compréhension des séquences thérapeutiques optimales et des populations réellement bénéficiaires. Depuis 5 ans, la tendance consiste à traiter les patients de plus en plus tôt, aux stades III, et désormais aux stades IIB/IIC. Ces thérapies adjuvantes réduisent le risque de récidive pour une fraction seulement des patients, que l’on ne sait déterminer au préalable en routine. L’avenir semble être à la stratégie néoadjuvante, pour l’instant évaluée dans des essais avec de petits effectifs et encore peu de recul. L’efficacité des traitements en cas d’immunorésistance reste limitée, sans compter leur accessibilité (pas d’AMM pour le lenvatinib dans le mélanome, coût élevé et difficultés d’accès aux traitements par lymphocytes infiltrant la tumeur [TIL]).

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Les publications dans le psoriasis ont encore été très abondantes en 2022.
Le psoriasis modéré à sévère ne constitue plus vraiment un problème à résoudre tant nous disposons d’une abondance de traitements efficaces. Un nombre croissant d’études en vie réelle nous renseigne sur les données chez les patients polypathologiques que nous soignons au quotidien. Il manquait un peu de traitements oraux et de nouvelles molécules vont apparaître bientôt. De nouvelles réglementations vont rendre plus accessibles les biothérapies pour les patients et de plus en plus de traitements disposent désormais d’une AMM pour nos jeunes patients.
Les psoriasis légers sont finalement plus difficiles à traiter mais de nouveaux traitements locaux seront prochainement disponibles.