
Quoi de neuf dans le psoriasis ?
Il est toujours difficile de proposer un article sur les…
Service de Dermatologie, Hôpital Bégin, SAINT-MANDÉ.
Il est toujours difficile de proposer un article sur les…
L’hidradénite suppurée est une dermatose inflammatoire chronique complexe, dont la physiopathologie n’est pas encore totalement élucidée. Sa prise en charge repose en première ligne sur les antibiotiques, puis en cas d’échec ou d’intolérance sur les biothérapies et la chirurgie. Depuis la publication des recommandations françaises en 2021, l’arsenal thérapeutique et le remboursement des biothérapies ont évolué. La 2e version des recommandations européennes a été publiée en décembre 2024 : elle précise les critères d’éligibilité à une biothérapie en prenant en compte la sévérité objective de la maladie, son évolutivité et l’impact sur la qualité de vie des patients. Elle positionne les trois biothérapies ayant l’AMM (adalimumab, sécukinumab et bimékizumab) en 2e ligne en cas d’échec à une antibiothérapie d’une durée de 3 mois et différencie les formes inflammatoires (relevant d’un traitement principalement médical) et non inflammatoires (relevant d’un traitement principalement chirurgical).
La survie des biothérapies est un marqueur de leur efficacité, de leur tolérance, de la satisfaction des patients et de leur commodité d’utilisation. Dans l’hidradénite suppurée, aucune étude randomisée n’a comparé l’efficacité des biothérapies entre elles. Les biothérapies utilisées dans cette pathologie sont les anti-TNF (adalimumab ayant l’AMM dans cette indication, infliximab sans AMM mais présent dans les recommandations européennes et françaises), les anti-IL17 (sécukinumab ayant l’AMM et bimékizumab non encore remboursé dans cette indication) et les anti-IL23 (n’ayant pas prouvé leur efficacité, utilisés hors AMM dans cette pathologie). Les données de vraie vie concernant leur performance dans cette indication sont cependant limitées.
Actuellement, différentes classes thérapeutiques sont disponibles pour la prise en charge de la DA modérée à sévère. La ciclosporine est le traitement systémique de 1re intention, les biothérapies (dupilumab et tralokinumab) et les inhibiteurs de JAK (baricitinib, abrocitinib et upadacitinib) étant indiqués en cas d’échec, de contre-indication ou d’intolérance à la ciclosporine. Du fait d’un mode d’action distinct, les biothérapies et les inhibiteurs de JAK ont un profil d’efficacité et de tolérance différent, permettant d’adapter le traitement aux comorbidités et aspirations du patient.
Comme tous les ans, nous constatons de nombreuses publications dans le psoriasis. Certaines apportent des précisions utiles pour les traitements existants, tant au niveau des résultats que des profils de sécurité, et d’autres montrent des études sur des molécules nouvelles très efficaces, certaines par voie orale.
Les publications dans le psoriasis ont encore été très abondantes en 2022.
Le psoriasis modéré à sévère ne constitue plus vraiment un problème à résoudre tant nous disposons d’une abondance de traitements efficaces. Un nombre croissant d’études en vie réelle nous renseigne sur les données chez les patients polypathologiques que nous soignons au quotidien. Il manquait un peu de traitements oraux et de nouvelles molécules vont apparaître bientôt. De nouvelles réglementations vont rendre plus accessibles les biothérapies pour les patients et de plus en plus de traitements disposent désormais d’une AMM pour nos jeunes patients.
Les psoriasis légers sont finalement plus difficiles à traiter mais de nouveaux traitements locaux seront prochainement disponibles.
La maladie de Verneuil est une dermatose inflammatoire dont le diagnostic est purement clinique, avec de grandes variations phénotypiques. Différentes classifications ont été proposées mais leur reproductibilité est faible et ne permet pas de prédire la réponse aux traitements. Des formes cliniques particulières (atteinte cervico-faciale, en plaques…) ont été identifiées. La maladie de Verneuil peut s’associer à d’autres pathologies inflammatoires (rhumatismes inflammatoires chroniques, maladies inflammatoires chroniques intestinales, syndrome PAPA…) ou génétiques (maladie de Dowling-Degos, trisomie 21) qui doivent être recherchées par les praticiens.
Les publications sur le psoriasis sont toujours nombreuses quoiqu’un peu moins cette année tant la communauté dermatologique est polarisée sur l’apparition de traitements efficaces pour la dermatite atopique modérée à sévère. Nous arrivons de plus au bout de la chaîne métabolique aboutissant à la formation de la plaque de psoriasis et les nouvelles biothérapies sont dans le même registre. Heureusement, les recherches se poursuivent car, pour les quelques patients qui échappent aux traitements, les nouveautés sont toujours bienvenues.
Les biothérapies ont révolutionné le traitement du psoriasis modéré à sévère et, après presque 20 ans d’utilisation, nous sommes rassurés quant à leur relative innocuité. Le fait qu’elles n’exposent pas plus nos malades à la COVID-19, ce qui nous a permis de reprendre les initiations, montre qu’elles sont plus immunodépressives que suppressives. Malgré tout, de nombreux patients restent découragés par un parcours de soins complexe avant de pouvoir bénéficier de ces traitements, et ce même s’ils sont une bonne indication.
Les publications sur le psoriasis sont toujours aussi nombreuses et la recherche est active, surtout pour les traitements par biothérapies, comme c’est le cas depuis de nombreuses années. Ces molécules ont effectivement bouleversé le traitement de cette maladie et nous avons désormais un tel choix que le problème est plutôt d’instaurer une stratégie claire, d’autant que les molécules sortent plus vite que les recommandations qui, elles, sont rapidement dépassées dans la vie réelle. Mais beaucoup de patients sont encore découragés par le parcours de soins complexe qui les attend avant de réussir à bénéficier de ces traitements même s’ils constituent une bonne indication.
Cette année, l’apparition de la pandémie SARS-CoV-2 a posé des questions importantes sur l’innocuité (ou l’absence d’innocuité) de ces traitements dans ce contexte, ce qui a donné lieu a de rapides publications qui nous ont permis de clarifier notre attitude.
La mise en évidence de profils cytokiniques dans les dermatoses inflammatoires permet le développement de thérapeutiques ciblées dont font partie les inhibiteurs de JAK. La révolution thérapeutique est attendue dans la pelade et le vitiligo avec des résultats encourageants d’études de phase II dans ces pathologies où les besoins thérapeutiques sont importants. Dans le psoriasis, les anti-TYK2 semblent prometteurs. Des essais sont en cours dans les connectivites, la réaction du greffon contre l’hôte… en vue de confirmer des résultats encourageants dans des séries de cas et études ouvertes.