Inertie thérapeutique dans la dermatite atopique : quelles conséquences ?

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La dermatite atopique (DA) représente un fardeau majeur : c’est une maladie complexe qui évolue par poussées plus ou moins bien contrôlées au gré du temps par des corticoïdes locaux ou des immunosuppresseurs. Cependant, les poussées peuvent durer une grande partie de l’année, jusqu’à 4 à 6 mois [1], et l’absence de contrôle de la maladie sur le long terme peut avoir un impact important sur la qualité de vie [2]. La DA altère la qualité de vie en raison de l’atteinte cutanée (sécheresse, peau rugueuse, saignement), du prurit fréquent, persistant et sévère, de l’altération de la fonction barrière, des excoriations qui exposent à un possible risque infectieux, mais aussi du sommeil et de la santé mentale [3]. Le patient atteint de DA modérée à sévère fait face à plusieurs défis, au premier rang desquels l’inertie thérapeutique qui peut parfois le priver de traitements récents efficaces.

L’inertie thérapeutique peut être définie comme l’absence de modification ou d’intensification du traitement quand cela est nécessaire. Ce phénomène a été étudié dans les maladies métaboliques et récemment dans le psoriasis [4]. L’approche thérapeutique de la DA modérée à sévère semble moins agressive que dans le psoriasis et l’urticaire chronique, avec un recours moins fréquent aux agents systémiques, alors que le fardeau de la DA est majeur et qu’un traitement systémique serait nécessaire.

Dans une étude française récente [5], les auteurs ont voulu comparer en conditions réelles la prise en charge des adultes atteints de DA avec celle du psoriasis et de l’urticaire chronique. Les données sur l’épidémiologie, la gravité, l’intervention thérapeutique éducative et les traitements systémiques ont été analysées chez 401 patients atteints de DA, 230 d’urticaire chronique et 535 de psoriasis. Une proportion élevée (73 %) des patients avec DA avaient une forme modérée à sévère, contre seulement 39 % dans l’urticaire chronique et 17 % dans le psoriasis. Un traitement systémique, y compris biologique, a été enregistré chez 8 % des patients[...]

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À propos de l’auteur

RESOPSO Unité de Dermatologie et Immunologie clinique, Hôpital Privé d’ANTONY.