L’eczéma des paupières est un motif de consultation fréquent, en particulier en dermato-allergologie. Selon les études, il représente entre 5 et 20 % des motifs de consultation en dermatologie [1, 2]. Il existe une nette prédominance féminine. L’eczéma palpébral est une pathologie à la frontière de la dermatologie, de l’allergologie et de l’ophtalmologie. Une pathologie des paupières est d’ailleurs présente chez 78 % des patients consultant en ophtalmologie [3]. Sa compréhension nécessite une bonne connaissance de cette région anatomique particulière et sa prise en charge est un défi étiologique pour le clinicien.

Particularités anatomiques des paupières

Le rôle de nos paupières est de protéger la partie antérieure du globe oculaire. La paupière supérieure est plus mobile que la paupière inférieure et recouvre la totalité de la cornée lors de la fermeture de l’œil.

La partie antérieure des paupières est un plan cutanéo-musculaire. La peau y est très fine et mesure à ce niveau 0,55 mm d’épaisseur contre 2 mm d’épaisseur en moyenne sur le reste du corps humain [4]. L’hypoderme est très lâche, quasiment absent, ce qui explique le caractère très œdémateux de certains eczémas palpébraux. Du fait de la mobilité de la paupière supérieure, les plis palpébraux supérieurs sont plus prononcés et les allergènes ou les irritants peuvent s’accumuler dans ses replis.

La partie postérieure de la paupière est un plan tarso-conjonctival. Le tarse est l’élément fibreux qui assure la rigidité de la paupière. Le bord libre de la paupière est la zone de transition entre la peau à l’extérieur et la conjonctive à l’intérieur. Les cils sont implantés à la partie antérieure de ce bord libre de la paupière orientés vers l’avant. À la partie postérieure du bord[...]

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