Les toxidermies sont l’un des effets indésirables médicamenteux les plus fréquents. Si les toxidermies ne représentent que 1,4 % des motifs de consultations des sujets âgés en dermatologie [1], leur survenue est fréquente lors des hospitalisations et représenteraient 5 à 20 % des hospitalisations selon les études [2, 3]. Toutes les présentations cliniques peuvent se voir chez les sujets âgés. Les exanthèmes maculopapuleux (EMP) et les éruptions eczématiformes induites par un médicament sont les deux formes cliniques les plus fréquentes. Les toxidermies sévères de type DRESS et nécrolyse épidermique toxique sont rares mais graves car de moins bon pronostic chez le sujet âgé.

Facteurs de risque de survenue de toxidermies et particularités du sujet âgé

Les sujets âgés peuvent présenter de nombreuses comorbidités. Selon le rapport de l’OMS de 2018, un patient sur quatre, âgé de 70 à 85 ans, présente au moins cinq maladies chroniques de manière simultanée [4]. Ces maladies chroniques se rajoutent aux effets physio­logiques du vieillissement.

La pharmacocinétique du médicament est en effet modifiée chez le sujet âgé du fait du vieillissement physiologique. Le changement de la composition corporelle modifie le volume de distribution. La réduction des masses musculaires induit une diminution du secteur hydrique corporel de 10 à 15 % et ainsi une augmentation de la concentration des molécules hydrophiles. L’augmentation de la masse grasse de 20 à 40 % augmente le volume de distribution et l’élimination prolongée des molécules lipophiles. La diminution de la filtration glomérulaire est à prendre en compte pour les médicaments à excrétion rénale. Le vieillissement rénal est très hétérogène d’un sujet à l’autre en fonction des comorbidités telles que[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.