Prévenir le rhumatisme psoriasique en traitant tôt nos patients avec du méthotrexate peut-il être suffisant ?

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Les données épidémiologiques suggèrent que jusqu’à 30 % des patients avec un psoriasis cutané développeront un rhumatisme psoriasique sur une période de 20 ans. L’atteinte cutanée précède de 7 à 8 ans l’atteinte articulaire dans 72 % des cas [1]. Trois phases ont récemment été décrites avant qu’un rhumatisme psoria­sique puisse être diagnostiqué selon les critères Caspar : une phase préclinique, caractérisée par une activation aberrante du système immunitaire, une phase subclinique avec des anomalies à l’imagerie mais sans traduction clinique, une phase prodromique avec des arthralgies, une asthénie mais sans synovite ou enthésite à l’examen [2].

Plusieurs études observationnelles ont évalué l’impact des traitements systémiques et biologiques du psoriasis sur le risque de développer un rhumatisme psoriasique. La majorité d’entre elles suggérait une diminution du risque de rhumatisme psoriasique avec les biothérapies en comparaison aux traite­ments topiques et à la photothérapie [3-9]. L’effet protecteur des DMARD classiques était comparable à celui des biothérapies dans une étude sur plus de 1 700 patients [6]. Des études prospectives évaluant le potentiel de modification du psoriasis par une biothérapie (anti-IL17 A ou anti-IL23 p19), administrée précocement chez les patients psoriasiques, sont en cours.
Cela a ravivé l’intérêt pour le rôle potentiel du méthotrexate dans la réduction du risque de rhumatisme psoriasique, d’autant plus qu’il s’agit d’un traitement peu onéreux et largement accessible.

Une étude a récemment été menée pour évaluer l’impact de l’initiation précoce du méthotrexate sur l’incidence du rhumatisme psoriasique chez les individus atteints de psoriasis [10]. Il s’agissait d’une étude rétrospective, monocentrique, longitudinale de cohorte, incluant des patients atteints de psoriasis modéré à sévère (surface cutanée atteinte ≥ 3 %) traités entre 2014 et 2024 par méthotrexate pendant au moins 6 mois. Les critères d’exclusion étaient les psoriasis légers, l’existence préalable d’un rhumatisme psoriasique, d’arthralgies, l’interruption précoce du méthotrexate. Les patients ont été répartis en trois groupes : initiation précoce de méthotrexate (dans les 2 ans suivant l’apparition du psoriasis), initiation tardive de méthotrexate
(> 2 ans après l’apparition) et un groupe témoin (psoriasis traité par topiques, photothérapie ou rétinoïdes). Le méthotrexate était utilisé à une dose de 10 à 20 mg hebdomadaire, pendant les périodes d’activité du psoriasis et interrompu en cas de rémission durable. Le dépistage d’un rhumatisme psoriasique était réalisé avec les score PEST lors de chaque visite. En cas de score ≥ 3, l’avis d’un rhumatologue était sollicité. L’incidence du rhumatisme psoriasique[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie,
Hôpital Bégin, SAINT-MANDÉ.